"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

lundi 7 novembre 2011

DIRE


Maudire. Maux dire. Mots dire.
Dire tout. Tout dire. Ne rien dire.
Avoir du mal à dire, mal à dire, être malade de ne pas dire. Etre atteint par la mal-à-di(re)
C'est dit.

DImanche...
LunDI.
MarDI... Marre, dis. J'en ai marre.
MercreDI ne veut rien dire. Encore que !
JeuDI est extraordinaire. JeuDI. Je dis...
JeuDI je t'aime. JeuDI je t'emmerde. JeuDI, dis-je. Je dis "Je".
VendreDI, Bof ! Vendre, dis... Vendre quoi ?
SameDI... Ah ! SameDI. Ca me dit... ça me dit quoi, le SameDI ?

"DImanche me ramène à une petite histoire :
1976, chambre d'étudiant. Nous sommes une bonne DIzaine à refaire le monde...
Et Nono s'adresse à moi : "Psyblog, dis-moi "le ciel est bleu". Je dis "le ciel est bleu". Dis-moi "vivement le week-end". Je dis "vivement le week-end". Nono continue : Dis-moi "qui tu aimes". Moi, rouge, blanc, je ne sais plus, je réponds "L., c'est toi que j'aime"...
C'est comme ça que j'ai déclaré mon amour à celle qui deux ans plus tard devenait ma femme.

Depuis, j'ai compris que le "Dire", le "dis", le "pas dis", n'avaient pas toujours le sens attendu.
Dis plodocus, dis geste, dis vorce, dis forme, dis amant (je l'aime bien, celui-là), dis férence, dis gestion, dis simuler, dis cerner, dis manche (tiens, le revoilà !), dis lapide...

Depuis je sais que ce qui nous ronge parfois est cette terrible maladie dont le symptôme principal est le mal de dire, le mal à dire, la peur de dire.

Une dame âgée (83 ans) est venue me voir un jour. Elle commence par me payer, en me disant que la consultation ne va pas durer très longtemps, qu'elle n'a qu'une chose à me dire, et qu'elle partira aussitôt après me l'avoir dite.
Elle s'assoit, et, d'une voix tremblante, me demande de lui demander ce qui s'est passé pour elle le jour de ses 13 ans.

"Que vous est-il arrivé, madame, le jour de vos 13 ans ?"

"Le jour de mes 13 ans, j'ai été violée par un oncle". Elle continue en me disant que personne n'en a jamais rien su, même pas son mari aujourd'hui décédé, ni ses enfants ni personne...
Elle m'a dit "merci", et avant de partir, a ajouté "maintenant, je peux mourir tranquille, quelqu'un sait, merci encore".
"C'est moi qui vous remercie, madame, de m'avoir confié cette parole-là".

3 commentaires:

  1. merci Psyblog
    après avoir écouté une histoire similaire je ne savais pas quoi en faire, donc j'ai essayé de réagir, envoyer chez un psy, faire lire un livre, action quoi - et puis ta dernière phrase me parle, juste avoir été là pour avoir accueilli ses mots était peut-être suffisant
    Beate

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  2. Témoignage poignant, je trouve... Sympho2

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  3. Je suis admirative de cette vieille dame...

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