"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

mercredi 9 novembre 2011

C'était mieux quand vous aviez 18 ans ?


C'était mieux quand vous aviez dix-huit ans ? me demande un jeune patient de dix-huit ans. Mieux ? Mieux de qui de quoi ? La vie était-elle plus facile pour un jeune en 1975 que pour un jeune en 2011 ?
Je ne sais pas. Il est difficile de comparer ce qui ne l'est que peu. DES jeunes en 75 galéraient, d'autres vivaient leur vie comme elle devait l'être, tournée vers l'avenir et sans difficultés particulières, DES jeunes aujourd'hui galèrent et d'autres vivent leur vie avec optimisme.
S'il est collectivement plus difficile aujourd'hui qu'avant-hier de s'insérer dans la vie sociale (le taux de chômage des jeunes n'a jamais été aussi élévé), je ne sais si la perception qu'en a tel ou tel jeune est différente de celle d'il y a quarante ans.
Je vois des jeunes autour de moi qui suivent des études, sont en apprentissage, sont déjà au travail. Pour eux cela semble aller pour le mieux. Voiture, copine, travail, voyages... et d'autres effectivement qui galèrent pour vivre et se faire une place dans notre société, une place qui leur convienne, j'entends. ET à dix-huit ans, si personnellement j'étais en fac avec un avenir à peu près ouvert et j'avais une vie somme toute très agréable, j'en connaissais d'autres qui faisaient la manche et voyageaient de petits boulots en petits boulots tout aussi pénibles et sans avenir qu'aujourd'hui.
Est-ce la vie des jeunes d'aujourd'hui qui a changé ou est-ce la perception qu'ils ont ont et que nous en avions ?
Autant les jeunes d'aujourd'hui se prennent parfois à envier la vie de leurs parents au même âge, autant leurs parents se prennent parfois à envier leur vie à eux de maintenant. Décidément on pense souvent que l'herbe est plus verte ailleurs.
Avec ce que je sais maintenant de moi-même et de la vie, je crois que j'aurais aimé avoir un ordinateur et un tel portable, à 18 ans. Je crois que j'aurais aimé la liberté (parfois mal employée je vous l'accorde) des aujourd'hui jeunes de 18 ans, la liberté dans les contacts, dans les rencontres, ces merveilleuses possibilités de rencontres qu'apportent les "nouvelles technologies" comme on dit. Mais cela c'est ma vie, c'était ma vie.
Mes propres parents enviaient-ils à mon âge la vie que j'avais à 18 ans. Pour sûr que oui. Pas de guerre, de celle qui avait empoisonné leur jeunesse. Davantage d'argent. Davantage de liberté certainement, autant en ce qui concerne la vie de tous les jours (électroménager) ou la vie amoureuse et sexuelle (Ok, le SIDA est depuis passé par là !)...

Mes enfants me disent parfois que la vie de mes dix-huit ans devait être "chouette quand même" : Les chemises à fleurs, les guitares, les balladeurs (oui oui, vous savez, ce qu'on appelait aussi "magnétophones à cassettes" (une vraie révolution, mieux que le MP3), les cheveux longs et le coca encore délivré au compte-gouttes et uniquement dans les cafés. Et puis l'optimisme ambiant, la légèreté ambiante, l'avenir ouvert même si le Vietnam envahissait chaque soir nos écrans de télé. Il n'existait d'ailleurs qu'une seule chaîne, puis deux puis trois pendant longtemps : Peu de problème de choix !

La vie était-elle mieux avant ? Non. Oui. Je ne sais pas. On n'envie pas ce que l'on ne connait pas. On est seulement parfois nostalgique du temps qui passe et de ce que l'on a connu. Je ne suis pas nostalgique de mes dix-huit ans. Mais je trouve dommage que certains jeunes soient nostalgiques... des miens !

8 commentaires:

  1. Il faut savoir acceuillir l'heure qu'il est, le nuage qui passe, l'oiseau sur la branche, l'affiche du bar en bas de chez moi qui indique que celui-ci sera ouvert le 11 aux horaires habituelles.. (on est des filles alors on écrit tout au féminin)ouvrir son coeur, accepter l'inconnu et l'incertain
    tout comme l'avenir ainsi que les bises des filles aux yeux pétillants d'envies de m'accompagner à la chasse aux champignons.

    RépondreSupprimer
  2. 18 ans.... je ne pense pas que c'était mieux c'était différent...c'est tout! Triste il est vrai de voir des jeunes d'aujourd'hui nostalgiques de nos 18 ans... Qu'ils en profitent cela ne dure pas si longtemps!!!!
    Bises

    RépondreSupprimer
  3. Je pense qu'ils parlent de la societé brutale ds laquelle ils vivent..et surtout l'incertitude du lendemain...la précarité qui envahit de plus en plus de monde.
    En 1975 , pour moi c'était l'age d'or ! le mot chomage n'existait pas (ou si peu ). J'ai le souvenir d'une société sereine ...
    Je ne voudrais pas avoir 18 ans actuellement !!
    J'ai bien vécu ma vie , sans aucun souci materiel ...ni du lendemain. C'était plus "cool " à tous les niveaux.
    Mais en ce moment, avec "la zone euro, la Grèce etc...) ,on peut se faire du souci !

    RépondreSupprimer
  4. Mieux ? La question est surtout intéressante par ce qu'elle induit. Comme s'il y avait l'attente d'un : « oh oui ! C'était mieux ! ». D'ailleurs, c'est bien connu depuis toujours : c'était mieux avant !

    Ce qui interroge est : qu'en est-il du désir ?
    Vers quel désir sommes-nous « tendus », au sens de la tension de la corde du violon, afin que l'instrument puisse donner sa vie et son âme…

    Qu'en est-il alors, pour un jeune, du désir de vivre, au sein d'un monde qui ne nous promet plus que des cataclysmes…?

    Et pourtant, concrètement, au niveau général, nous vivons dans une opulence jamais connue…
    ( même s'il existe bien des situations de pauvreté…)

    Il faut croire que cela ne suffit pas…

    RépondreSupprimer
  5. J'avais écrit un texte sur ce "fameux" désir, il y a bien longtemps.... Je vais essayer de le retrouver...
    Merci pour l'ouverture.

    RépondreSupprimer
  6. D'mon temps c'était mieux ! Y a plus d'saisons. C'est pas du temps de Jules César qu'on aurait vu ça ! Ah ça non ! Comme disait mon grand-père: "C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe" Oui mais avec des carottes nouvelles. Nostalgie, nostalgie et dans 100 000 ans que serons-nous devenus ?

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour,

    Il me semble que manque un peu une certaine naïveté et le fait de regarder l'avenir dans les yeux qui semblait être là vers les années 70.

    Je trouve l'écart énorme avec aujourd'hui.
    Il n'y a pas ce soleil, ces élans, ces possibles sans fins ou moins leur illusion.
    Je le vois comme ça.
    Et quand on voit les docs de l'époque alors...
    Oui ben moi aussi je regrette de ne pas avoir eu 18 ans à l'époque avec ma radio-cassette !!!
    Lol !

    RépondreSupprimer
  8. "On n'envie pas ce que l'on ne connait pas." dites-vous.
    C'est étrange, en y pensant j'aurais écrit l'inverse. On n'envie que ce que l'on ne connaît pas, sur l'idée que l'on s'en fait. Et il en va ainsi du passé. C'était mieux avant, certes, mais quel "avant" sinon l'image que l'on s'en est construit ?
    Et tout votre billet plaide dans ce sens : au-delà des statistiques qui permettent de chiffrer les différences concrètes entre époques, chacun vit et a vécu son présent d'une façon qui lui est propre, fabricant bonheur ou malheur, satisfaction ou frustration, sans que ces constructions personnelles coïncident forcément avec les tendances.

    Ceci dit, quand je fais le tour de ce qui me fait vibrer aujourd'hui en termes de musiques, d'attitudes, de discours ou d'espoirs, je regrette un peu de ne pas avoir eu 20 ans dans ces 70's que les mémoires collectives (cinéma, livres, enregistrements...) ont reconstruites dans mon esprit. Une sorte de nostalgie d'un passé que je ne connais pas et qui n'existe peut-être même pas, mais dont une image subsiste entre John Lennon et Apocalyps Now.

    RépondreSupprimer