Coups de joie, coups de colère, impuissance, étonnements (encore), sourires, peines... petites réflexions sur la vie, les gens, les histoires (les grandes et les petites)... après 35 ans d'exercice de ce boulot étonnant que celui de psychologue.
"un petit mot sur mon blog"
"un petit mot sur mon blog"
Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...
lundi 14 mai 2012
mardi 24 avril 2012
Moment ordinaire de vie ordinaire
A
quinze heures, j'étais sur la route. Je revenais de mon contrôle des
yeux qu' ils ont été opérés il y a deux mois et que je rencontrais le
chirurgien pour une visite de contrôle après qu'il m'avait opéré.
Oui
bon, que d'un œil mais quand même ! J'avais eu très peur de le "perdre"...
Tout va bien, qu'il m'a dit... Je ne peux pas vous dire mieux : Tout
va bien.
Alors je lui ai dit Merci... Parce que tout chirurgien qu'il
soit avec des dépassements d'honoraires épouvantables, il a fait son
boulot et il l'a bien fait.
Et je lui ai offert mon livre "Bloc-note
d'un psy de campagne" avec la dédicace suivante Vous réparez les yeux,
moi, j'aide à les ouvrir. Il est revenu vers moi et m'a dit J'aime
bien votre dédicace. C'est tellement vrai !.... C'est tellement vrai !
Alors voilà, j'ai un œil tout neuf qu'il ma dit de ne pas abimer avec
trop de cigarettes (pression artérielle et tout et tout mais que ça ne
ne pose plus problème parce que j'ai arrêté de fumer) et nous nous
sommes serrés la main dans une vraie relation de confiance. Et peut-être
d'amitié, de ces amitiés furtives qui ressemblent à du respect
réciproque mais amitié quand même.
Vous vous rendez compte si j'étais
devenu aveugle ? Moi j'ai essayé de m'en rendre compte : Bien que
connaissant ma maison sur le bout des doigts, je n'ai pas tenu plus
d'une heure en m'exerçant à le devenir avant mon opération. Et pourtant
ça aurait pu. Alors chaque jour que Dieu fait (Dieu ou un autre !) je ne
peux que remercier le Ciel (ou un autre) et surtout ce chirurgien
génial...
Je vous embrasse avec mes deux yeux !
Je vous embrasse avec mes deux yeux !
lundi 23 avril 2012
J'peux pas aller à l'école !
Les
raisons qui amènent un enfant à ne pas aimer l'école (y compris le
collège) sont nombreuses : Très mauvaise ambiance, échec
continuel, moqueries, phobie scolaire et plus généralement sociale,
timidité maladive, dégouts divers, désintérêt, racket...
Le
psy est alors parfois mis à contribution pour en dénicher les
raisons plus ou moins cachées, et tenter de faire en sorte que
l'enfant y retourne, à l'école, au besoin en aménageant un peu les
choses. La phobie scolaire existe véritablement, bien que le mot
"phobie" soit parfois un peu employé à la légère mais
bon. Le racket existe qui, s'il n'est pas dit par l'enfant racketté,
prive les parents et les adultes en général de toute possibilité
d'intervention (des enfants mettent des mois à le dire à leurs
parents, et en attendant vont à l'école la boule au ventre et la
culpabilité en bandoulière). Les mauvaises ambiances de classe,
les échecs répétés, la perte de confiance en soi et en l'adulte,
le bruit (ah ce bruit dans les classes et dans les cantines, qui
dégouttent à jamais l'enfant d'être en groupe !) sont autant de
raisons qui mènent l'enfant à ne plus vouloir aller à l'école. Et
je ne parle pas des moqueries, des vêtements pas comme ceux des
autres, de la peur -parce que expérience- du vol, etc....
Il
y a cependant une "raison" de ne pas aimer l'école que je
n'avais jamais rencontrée jusque là :
Cet
adolescent de 13 ans vient consulter, à sa demande, pour
-officiellement- "maux de ventre et vomissements" lorsqu'il
faut aller au collège. Déjà le dimanche soir il angoisse à l'idée
du lendemain. Déjà le lundi soir il angoisse et vomit à l'idée du
mardi... En fait il angoisse à l'idée-même d'aller à l'école, et
souvent vomit le matin d'école, et même pendant les cours. C'est
terrible ! Comme il me dit lui-même : Ca ne peut pas continuer
comme ça !
L'entretien
permet d'évacuer tout "problème" physique, médical, en
quelque sorte. D'autre part, la famille semble "rouler" :
Pas de conflits majeurs, pas d'événements repérables comme
traumatisant, une famille comme vous et moi, sans histoires
particulières (oui je sais, nous avons tous des histoires uniques
!). L'entretien permet aussi rapidement de savoir que cet ado est
normalement constitué, intelligent, n'est pas en échec scolaire
malgré deux années déjà de maux de ventre, de vomissements et de
dégout scolaire jusqu'au vomissement. Voilà ce qu'il permet
d'évacuer, l'entretien.
Ce
qu'il permet de découvrir, l'entretien ? Rien. Pas grand chose. Rien
de spécial. Rien qui puisse un tant soit peu expliquer ces maux de
ventre et ces vomissements.
Ce
n'est qu'au second entretien avec cet ado que pointe peut-être la
raison de son refus/malaise/dégout d'aller au collège :
L'ordinateur. Tiens donc !!! L'ordinateur, c'est la vie de ce garçon,
son bras droit, son gauche, son pilier, son bâton, son aide de camp,
son plaisir et son unique plaisir. Sans, il est mort. C'est ce qu'il
me dit : Sans ordi, je suis mort !
Parce qu'il ne vit qu'à travers ses jeux en réseau ! Parce que là
il existe [sic], parce que là il est quelqu'un [re-sic], parce que
sur les jeux en réseau il est connu, respecté voire admiré
[re-re-sic]. Wouahhh !
Re-Wouahhh
! Et s'il ne veut pas aller au collège, jusqu'à s'en rendre malade,
c'est que pendant qu'il y est, il se passe des choses sur le net, sur
le réseau, dans ses jeux... Je rate des événements, me
dit-il, quand je ne suis pas là.
Ah
ben oui... s'il passe à côté de sa vie en allant au collège, en
n'étant pas 24h/24 sur son ordi, il rate des choses, je comprends
bien. Alors par un mécanisme assez bien connu de somatisation, de
transformation de la pensée ou du malaise psychique en malaise
corporel, il a mal au ventre, vomit, accuse des baisses de tensions,
fait des malaises et tout et tout.
Alors
nous avons parlé vie, vie aussi
physique, "réelle" -même si la vie internet est aussi
de la vie réelle-, hygiène de vie, vie relationnelle, activités
autres que celle ordi, relations avec les autres, avec les parents,
intérêts des parents, éducation... En
fait, heureusement que mes parents mettent des interdits -deux
heures seulement/jour d'ordi- sinon
je crois que je ne mangerai même plus... Bienheureux
le contrôle parental.
Ce
matin, ce lundi matin de rentrée, il est allé au collège. Il a
vomit sur le trottoir du collège. Mais il y est resté toute la
journée (au collège, pas dans son vomi ni sur le trottoir). Je
savais que ce soir je venais vous voir alors j'ai tenu bon,
m'a-t-il dit.
Il
n'est pas sorti de l'auberge, comme on dit. Il est accro à l'ordi et
aux jeux en réseaux. Il veut en faire son métier plus tard, ou
[s]'engager dans
l'armée pour tuer en vrai oui je sais ce sera différent on n'a
qu'une vie, en vrai.
Il n'est pas sorti de l'auberge, il sait qu'il est accro. Mais ce
soir je crois qu'il a compris une chose, c'est que ses parents ont
bien raison de contrôler un peu les heures qu'il passe devant
l'ordi.
Me
fait un peu peur ce jeune quand même ! M'a dit qu'il pouvait
contrôler mon ordinateur à moi... de chez lui. Alors, mon
ordinateur devant lui, il a pris le contrôle de son
ordi de mon
cabinet... En me laissant entendre qu'il pouvait prendre le contrôle
de n'importe quel ordinateur dont il connait le nom du propriétaire.
Sont tombés dedans, moi je vous dis.
Libellés :
Chez le psy,
éducation,
réflexion,
Témoignage
lundi 16 avril 2012
Nouveau livre en projet : La rencontre amoureuse.
La rencontre amoureuse m'a toujours fasciné. Qu'elle donne ou ait donné lieu à une très longue ou seulement à une longue histoire d'amour, elle m'a toujours fasciné. Les miennes, d'abord, mais aussi celle des autres.
Comment deux personnes qui ne se connaissent pas en viennent-elles à se connaitre, à se désirer, à éventuellement vivre ensemble, à partager et à se partager, à parfois devenir responsables, en général dans la joie, d'un autre petit être ? Comment ? Que se passe-t-il à ce moment précis d'une rencontre, celle dont on se dit que peut-être, peut-être, ou même certainement c'est lui ou c'est elle ?
L'autre existe déjà avant soi, nous existons avant l'autre, nous sommes en attente, ou pas, nous avons chacun une vie, des amis, une histoire totalement étrangère à l'autre... et pourtant, un jour (en général c'est un beau jour) les deux vies, les deux histoires, les deux désirs se rencontrent, dans une espèce d'alchimie étrange qui, sans nier l'un ou l'autre, sans se perdre soi-même, glorifie les partenaires pour fabriquer ce que l'on appelle un couple.
Cela fait bien longtemps que je me questionne sur le sujet. Longtemps aussi que j'ai le simple désir de témoigner de ces rencontres qui fabriquent du bonheur (ou pas mais avec c'est mieux). Alors voilà, je lance ici un appel "à témoignages" : Que ce soit avec votre partenaire actuel, que ce soit avec un(e) partenaire précédent(e), que cette "histoire" ait duré ou pas, comment avez-vous rencontré l'"autre", comment vous êtes-vous rencontrés ? A quelle occasion ? Où ? Qui a fait le "premier pas" ? Quelles émotions échangées (ou pas - il s'agit de vos émotions à vous) lors de cette première rencontre ?
Mon souhait est de compiler les histoires de rencontres amoureuses, d'alimenter une réflexion sur ce sujet, d'en écrire un livre et bien entendu un jour de vous le présenter...
Vous pouvez laisser vos témoignages ici-même en commentaire, ou sur ma boite mail (psyblog@laposte.net).... Je protègerai bien entendu votre désir d'anonymat si vous le souhaitez... Je vous demande seulement de préciser votre sexe et votre âge.....
D'avance, merci de votre contribution..
mercredi 4 avril 2012
Range ta chambre
C'est une injonction très fréquente chez les parents, surtout chez les parents qui ont des enfants qui ne rangent pas leur chambre -oui oui, ça existe. C'est un ordre encore plus fréquent chez les parents d'adolescents... Et parfois ça pourrit la vie... des ados et de leurs parents.
J'ai rencontré cet après-midi une famille, enfin, une partie de famille (mère + fille) chez laquelle de nombreux conflits tournent autour de ce «ranger de chambre»...
Alors je pose la question : La relation familiale vaut-elle -dans sa difficulté- qu'on y sacrifie le rangement de chambre ?
C'est comme cette mère qui me dit un jour : Vous vous rendez compte ? Tous les soirs, je me bats avec mes enfants pour qu'ils se mettent en pyjama avant le diner / Vraiment ? Tous les soirs ! / Oui ... / Et si vous les laissiez ne pas se mettre en pyjama ?... Elle m'a dit que ce serait pas possible... qu'elle tenait à ce que ses enfants soient en pyjama pour diner... Je lui ai conseillé de ne plus rien dire, pyjama ou non, et quinze jours plus tard, elle venait me dire que ses enfants se mettaient en pyjama tout seul sans qu'on leur dise rien....
Alors, la chambre ?
D'abord, bien comprendre que la chambre est l'univers de l'enfant. C'est son «chez lui», son «à lui». Ensuite, se poser la question : Pour qui pour quoi demande-t-on à notre enfant de ranger sa chambre ? Pour nous ou pour lui ? Si c'est pour nous-soi, autant réfléchir sur le pourquoi on lui demande cela. Si c'est pour lui, je voudrais rectifier une idée reçue : Un enfant bordélique ne fera pas forcément un adulte bordélique. Et quand bien même !
Je suis bien conscient que l'on veut façonner nos enfants tels que nous voulons les façonner, c'est à dire à notre image. Ce que nous oublions, nous, parents, c'est que nos enfants sont tels qu'ils sont, bordéliques ou pas, et que nous n'avons comme seule arme que l'exemple que l'on peut leur donner et les conséquences responsables de leur «bordel».
On a le droit, en tant que parent, d'édicter des règles... à condition que celles-ci soient raisonnables. Et de différencier les besoins éducatifs légitimes des exigences exagérées. Si les règles éducatives sont dictées par les idées névrotiques des parents, autant laisser tomber. Quand cette femme reçue cet après-midi me dit qu'elle (et je souligne) ne supporte pas que la chambre de sa fille de 15 ans soit en «bordel», c'est de son propre désir de rangement ou de propreté dont elle parle, pas d'éducation.
Je me fais ici le défenseur des enfants et des ados qui sont sujets, ou plutôt objets, des tendances névrotiques de leurs parents... Après tout, qu'est-ce que ça peut faire -à vous... à nous, parents- si la chambre de notre enfant est en bordel... ?
C'est SA chambre, SON univers, et j'allais dire l’expression de lui ou d'elle... Alors n'en voulez pas trop à votre enfant si il ou elle ne range pas sa chambre... Je suis certain que si vous le/la laisser gérer sa chambre / et donc sa vie... il/elle fera ce qu'il faut... même pour vous faire plaisir...
Ce qui est terrible, dans ces affaires de conflits familiaux à répétition, c'est qu'ils démarrent la plupart du temps sur des -pardonnez l'expression- conneries. L'enjeu du respect de la règle ne devient plus l'éducation, mais le conflit, l'exercice du pouvoir et du contre-pouvoir. Il me semble aberrant, triste, moche, et pour tout dire désolant, que des relations familiales somme toute «normales» soient gâchées par des enjeux qui ne sont pas éducatifs.
Bon, j'écris, j'écris, mais la chambre de mon gamin est en bordel... va falloir qu'il me la range vite fait, sinon, ça va barder...
mardi 3 avril 2012
Cher Hank (et Xerox) - Comprenne qui pourra !
Hank et Xérox
Et si Gmoune Freud se t'était trompé ?
Et si le Petit Poucet avait tété une fille ?
Et si la figue, hure de proue, était un mâle ?
Les mouettes se feraient, Hank, huler à tire d'ailes !
Poucet je pisse par la proue me poussant.
Pouce je passe ! En palpant la poupe pulpeuse des petites poules piaillant en pagaille
dans les poulailliers pierreux des des prairies de banlieux.
Pousse, petite plante de mes dieux je te prie.
Et si Gnoume Freud avait tété une femme ?
M'aurait-il envié ce don-jeu suis si fier ?
M'aurait-il envié ce (Le) Pen Is not it ?
Le sexe -symbol- de FReud....
oui, FR comme Frigid... aire ne servit qu'à, qu'à se faire faire une broche, hélas ! tique.
Les Bigoudennes se l'ont mises sur la tête.
Avouez que c'est troublant.
Moi ça me trouble.
Et si Freud se tétait trompé ?
Et si j'avais été une femme ?
Aurais-je envié ce qu'a l'homme que je suis ?
Et si... bémol .
Si Gnoume Freud avait été arabe,
Je vous raconte pas !!!
lundi 2 avril 2012
mardi 13 mars 2012
samedi 10 mars 2012
Renoncer à tout savoir...
... de l'autre !
C'est sans doute l'un des paris les plus difficiles dans la vie de couple.
Lorsqu'on se rencontre, lorsqu'on s'aime, lorsque que l'on se rend compte que l'on aime l'autre et qu'il vous aime, l'une des affirmations qui viennent est On se dira tout. Ok, c'est une belle intention et une intention louable. Et cependant une affirmation euh! dangereuse ou pour le moins illusoire.
Se dire "tout" ! Oui oui, tout se dire...
Imaginez un peu. Tout se dire. Ses intentions, ses craintes, ses désirs, son vécu antérieur, son vécu désiré, ses peurs, sa vie aussi intérieure avec ce qu'elle comporte de secrets y compris pour soi-même ! Belle idée mais est-ce si réalisable ?
La vie de couple, comme la vie "pas de couple", est faite de désirs et de craintes intra-psychiques plus ou moins secrètes, y compris à l'égard de la vie de couple elle-même et de la vie tout court. Nous ne sommes, ni les uns ni les autres, totalement secrets ni transparents. Et les combats internes que nous menons sont parfois bien éloignés de cet autre qui partage notre vie et que nous ne voulons / pouvons polluer. Mon combat actuel pour m'arrêter de fumer est un combat interne à moi, et quoique puisse en penser et en espérer et en craindre mon épouse, il n'est qu'à moi, ce combat-là et elle n'y peut pas grand chose.
Si la vie de couple demande a priori une certaine transparence, elle peut -doit ?-sans doute se satisfaire de cachoteries et diversions certaines. Ainsi reçois-je en consultations des hommes -et des femmes- en proie à des sentiments amoureux extérieurs à leur couple et malheureux ou du moins questionnants à l'égard de ces sentiments. Qu'en serait-il si l'individu en faisait part à sa / son compagne / compagnon ? Ce serait évidemment le clash voire la séparation. Réfléchir à ce qui lui arrive ainsi est sans doute un gage d'amour mais aussi une protection de la relation amoureuse elle-même.
L'un et l'autre, dans un couple, sont liés par un certain nombre de "choses", c'est ainsi et on peut supposer avec bonheur qu'ils l'ont choisi, d'être ainsi liés. Mais lié veut-il dire "dire tout" ?
Ok, entre tout dire et cacher, entre cacher et mentir, entre ne pas dire et avoir peur de dire, il y a des nuances. Mais je crois fermement que la vie d'un couple doit se satisfaire de ne pas "tout" dire.
Les couples qui ont réglé la question du "tout dire" par le bon bout sont sans doute ceux qui ont le plus de chance de durer, tant le "tout dire" impose une dépendance à une règle qui devient vite insupportable. Qu'en sait l'un des tourments de l'autre ? Qu'en sait-il de ses tourments pour faire face à une addiction (alcool, clope, séduction....) par exemple ? Je reçois des couples qui s'enfoncent dans l’incompréhension au seul motif -ou presque- que l'un des partenaires pense que l'autre ne fait rien pour se sortir de sa situation et même qu'il pense que l'autre s'y complait. Échec assuré !
Les couples qui ont réglé cette histoire du "tout dire", disais-je, ont sans doute davantage de chances de durer. Il s'agit de respecter a minima l'intégrité psychique de l'autre, et de ne pas prendre "contre soi" ce qui n'est qu'à l'autre et seulement à lui. L'illusion est de penser que parce que couple il y a il doit y avoir échange permanent et transparence permanente... Alors que le respect de la vie de l'autre est bien le respect de sa vie aussi intérieure. Avec les questionnements qui s'en suivent, les peurs les craintes les certitudes ... mais le respect et la conscience que l'autre est justement un "autre" et un "en-dehors de soi".
vendredi 9 mars 2012
Questions / réponses à propos de mon activité de blogueur
J'ai été récemment interrogé par un futur professionnel du cinéma sur mon activité de blogueur. Je ne pense pas qu'il m'en voudra si je publie ici ses questions et les réponses que je lui ai faites...
Quel est votre âge, votre sexe, votre travail et où vivez-vous ?
Je suis un homme de 55 ans, psychologue en libéral et je vis en Bretagne
J'ai ouvert un blog en 2007 par envie de dire des choses, ce que je pensais, comme une rubrique que j'aurais pu tenir dans un quotidien ou un hebdomadaire. L'arrivée d'internet dans mon cabinet, où j'ai beaucoup de temps libre, m'a permis de le faire. Depuis mes douze ans, j'ai toujours écrit mais un peu dans le vide ; là, avec un blog, j'avais l'occasion d'écrire ET d'être lu.
Je vais au moins une fois par jour "sur" mon blog. Bien sûr que je lis les commentaires. Ils sont importants. Ceci dit, autant au début je répondais à tous, autant maintenant je prends moins de temps pour cela...
Oui, il m'est arrivé de supprimer des commentaires, mais très peu souvent (une dizaine de fois peut-être sur une dizaine de milliers de commentaires). Les limites que je me suis fixées sont celles de l'irrespect, du conflit ouvert (même si je supporte que l'on ne soit pas d'accord avec moi), des insultes, des propos délirants, de l'escalade dans les insultes, le mépris etc...
Pendant très longtemps je suis resté anonyme. Je parle en effet de mes patients dans mon blog, et de leur histoire, bien que "mélangeant" parfois quelques éléments pour respecter leurs propres droits à l'anonymat. Cet anonymat, le mien, permet ma liberté.
Depuis deux ans je ne protège plus mon anonymat de la même manière puisque mes deux livres sont en mon nom propre en lien sur mon blog.
Ceci dit, mon pseudo est toujours Psyblog depuis le début, choisi comme une évidence : un psy qui tient un blog pouvait / devait / ne pouvait que se nommer Psyblog.
Quant à la photo/avatar qui caractérise mon blog et mon pseudo, il/elle est le même depuis le début : Une voie de chemin de fer, comme un chemin qui mène là-bas, loin, là où l'on veut...
Pendant trois ans j'ai écrit une note par jour en moyenne. Oui, cela me prenait beaucoup de temps (une heure par jour peut-être ?) Je prépare mes notes, les corrige, en ai toujours trois ou quatre en préparation. Actuellement et depuis l'automne dernier, j'y suis beaucoup moins présent : La fin de mon blog sur la plate-forme de Psychologies.com (pour cause de restructuration désastreuse de leur plate-forme) a cassé la dynamique qui me motivait depuis quatre ans (plus de 300 000 visites)... et m'a un peu cassé moi-même. Actuellement je publie environ une note par semaine. Et puis le temps passe : Ce qui était très important au début (nombre de visiteurs, de commentaires) l'est devenu moins au fil du temps. Ma "philosophie" actuelle est : Je publie. Si on me lit tant mieux, si on ne me lit pas, tant pis. Mais je serai malhonnête de dire que je m'en fiche : Les commentaires et le nombre de visiteurs sont des indicateurs importants.
??? Question quelque peu opaque. En fait je publie lorsque j'ai quelque chose à dire et l'envie de le faire.
J'écris au gré de mes envies, de l'actualité (la mienne ou celle du monde), en tentant de publier au moins une fois par semaine... Un blog sans nouveaux articles s'éteint relativement vite.
Alors parfois j'écris à l'instinct (surtout les notes plus... personnelles), mais souvent je prépare mes articles sur plusieurs jours. Certains sont même dans mes cartons depuis bien plus longtemps...
Déjà répondu je crois précédemment. Mais je reviens régulièrement sur mes notes. Il m'arrive de remanier un article dans la journée, plusieurs fois, aussi en fonction des commentaires si je m'aperçois que je me suis pas exprimé clairement.
La principale règle que je n’impose et ceci dès la début de mon blog, c'est de protéger l'anonymat et l'histoire des patients dont je peux être amené à "parler". Mélange de plusieurs histoires, pas de noms, prénoms changés, etc...
La deuxième règle est celle de la longueur de l'article : J'écris en général des articles assez court, du moins assez court pour maintenir ouverte l'attention du lecteur.
Une troisième est... celle de ne pas "choquer". Les retours que j'ai à propos de mon blog est entre autre qu'il est beaucoup lu par des adolescents (adolescentes surtout) et par des personnes fragiles sur le plan psychologique... Alors il faut faire attention, je me censure moi-même, il y a des choses à ne pas dire.
Et puis la règle numéro Un, s'il en fallait une, est de ne jamais condamner. M'interroger oui, condamner jamais. Mais ce n'est pas l'apanage de ce blog : Je ne juge jamais, je ne condamne jamais.
C'est relativement variable. Écrire un article est souvent un défi : J'essaie de faire mentir mon prof de français de classe de Première qui disait Monsieur Psyblog, vous ne saurez jamais écrire. J'essaie en fait d'être le plus clair possible, d'organiser ma pensée et mon écrit pour qu'il soit le plus compréhensible possible par mes lecteurs.
L'esthétique du texte passe après. Sauf exercice de littérature présenté comme tel.
Pour la facilité et la souplesse extraordinaires que permet un blog. Ceci dit, j'ai depuis publié deux livres (et un troisième quasiment fini) qui prolongent ce moyen d'expression. Ces deux, et même trois livres ont été publié auparavant sur mon blog sous forme d'articles.
En ce qui me concerne, non, mais effectivement bien des blogs ressemblent à des journaux intimes. Avec cette particularité d'être lu... Peut-on parler de journal intime partagé ? Sans doute.
J'utilise finalement assez peu les liens externes, mais au besoin oui, j'illustre mes propos par des photos ou vidéo, ou encore je renvoie le lecteur à d'autres écrits et même d'autres blogs.
Un journal intime, pour moi, est le dépôt, par l'auteur, de ses réflexions, pensées, désirs, craintes... intimes. De là à dire ce qui devrait s'y trouver, je n'en sais rien, chacun y met ce qu'il veut ou peut et je me garderai bien de juger ce que doit contenir un journal intime. Je garde cependant comme conviction... intime qu'un écrit est toujours écrit dans la pensée qu'un jour, fut-il éloigné, il sera lu par au moins une personne.
J'ai tenu un journal intime de mes 12 ans à mes 22/23 ans, puis de mes 26 ans à 34 ans... Je crois, et je l'ai d'ailleurs écrit ici même dans un article, que si je n'avais pas pu / su tenir ce journal, je ne serais pas en vie aujourd'hui.
Un blog a certainement un vie "propre", comme un livre que l'on écrit et qui, laché dans la nature, publié, en a une.... Vous écrivez quelque chose qui est lu ou pas, qui rencontre d'autres personnes ou pas.... Ceci dit, un blog a cette immédiateté qui sans doute le rend fragile, bien plus qu'un livre qui peut trainer des années sur les rayons d'une bibliothèque.
Oui, tout ce que j'écris est systématiquement dupliqué en deux endroits différents et indépendants (disque dur externe, par exemple). Pour la petite histoire, lorsque la plate-forme de Psychologies.com a "buggé" à l'automne, j'aurais été extrêmement déçu et le mot est faible, de n'avoir rien gardé de mes notes et commentaires. J'avais pris soin d'enregistrer tout mon blog sur disque externe et interne à l'ordinateur. Grand bien m'en a pris !
Non, pas braiment, sinon que je peux "pianoter" dans mon jardin plutôt que d'être relié par un fil à la box. Et je n'ai ni iPhone, ni iPad... Mon tout petit ordinateur portable me suffit.
Mon entourage familial et amical connait mon activité de blogueur. Il n'y participe que très peu, trouve cela un peu étonnant , pensant à une activité d'adolescent, ne commente pratiquement pas... En fait, mon entourage sait et respecte. Mon entourage professionnel, pour la grande majorité, ignore totalement (pour ce que j'en sache) mon activité de blogueur mais je ne le cache pas, je n'en parle pas, c'est tout. Sont cependant au courant et jamais cela ne m'a posé problème. Une éducatrice de mes connaissances a même entrepris des études de psycho suite à la lecture de mon blog "parce que je lui avais donné envie d'être psy", m'a-t-elle dit.
Avez-vous l’intention de faire lire votre blog, vos articles à votre entourage (enfants à venir, petits enfants, etc…) dans le futur ?
Mes enfants, frère, sœur, épouse, le lisent déjà à l'occasion... Ce n'est pas un secret. Ils savent qu'il existe -mon blog.
Non. Pour le moment il ne m'a apporté que du bonheur.
La satisfaction d'exister aussi à travers elle. Celle d'être lu. Celle de participer à la marche du monde oh ! À toute petite échelle mais quand même... C'est comme une continuation de mon activité professionnelle : Aider les gens à mieux vivre. Alors la satisfaction est grande de me dire que peut-être, parfois, de temps en temps, j'ai amené des personnes à se poser de bonnes questions et peut-être à trouver des éléments de réponse... Très modestement !
Je suis beaucoup moins "dépendant " d'eux qu'au début.
Bien sûr que je lis d'autres blogs. Je ne crois pas que l'on puisse exister seul sans échange avec d'autres. Quant à rencontrer d'autres blogueurs, oui, à l'occasion d'amitiés qui se créent au fil du temps. Pour la petite histoire, chaque année fin mars je pars une semaine à la rencontre de personnes que j'ai connues grâce à mon blog et éventuellement au leur.
Tenir un blog vous pousse t-il à jouer un rôle ? A prendre en comptes les attentes de votre lectorat et/ou à agir différemment (par exemple, dans la vie de tous les jours, agissez d’une certaine manière plutôt que d’une autre car vous savez que cela sera publié dans votre blog) ?
Non. Le seul rôle que je joue est celui de ma vie. D'autant que je garde la maitrise de ce que je publie ou pas.J'écris ce que j'ai envie d'écrire et ne me suis jamais soumis à une quelconque "demande" d'un lecteur.
Ce n'est pas tant une transformation de mon existence que les relations qu'il m'a permis de construire qui sont importantes. Ma vie n'est devenue "plus" (?) intéressante (mais elle l'était déjà auparavant) que par les rencontres (épistolaires ou réelles -rencontres en vrai, physiques, et par chat ms*n ou face*book) que le blog a permis. Ceci dit, mon blog m'a donné le courage, l'humilité, l'audace, de publier mes trois livres, et cela, ces livres, bouleversent effectivement mon existence.
Oui. Je suis un bavard et un expansif émotionnel. J'ai cette chance-là de vivre des émotions et de pouvoir / savoir les exprimer.
Un besoin, une joie, un plaisir. Ce n'est pas une douleur. Écrire a toujours été pour moi un besoin vital. Jamais je ne suis sans crayon ni sans papier. Écrire fait partie de moi depuis ... toujours.
On, je ne sais pas. Moi oui, clairement... Mes méandres psychiques me poussent effectivement à penser à la trace que j'ai envie de laisser de mon passage sur cette terre. Mais comme je l'avais écrit lors de ma toute première note le 10 avril 2007, l'important pour moi était et reste de transmettre un peu de ce que je sais pour aider les gens à vivre mieux.
Je les relis à l'occasion, mais je n'en suis pas dépendant ni prisonnier. Au contraire d'un journal intime, qui peut justement aider à penser le présent et à mesurer la route parcourue, un blog, enfin, le mien, n'est pas fait pour cela.
Écrire est une trace que l'on laisse. L'un de mes mémoires en Sciences de l'éducation, il y a 25 ans, portait le titre suivant : Écrire fait-il grandir ? J'avais conclu que ... Oui.
Je ne me torture plus sur les raisons de ce besoin et ce plaisir d'écrire. J'écris et je partage, c'est tout.
J'en ai eu plusieurs effectivement, mais par périodes seulement. Lorsque j'ai ressenti à un moment donné de mon histoire le besoin de ... journal intime partagé... Mais je n'ouvre ou plutôt je n'ouvrais ce journal que momentanément, et aujourd'hui, puisque je vais bien dans ma vie, je n'en ressens plus le besoin.
J'utilise Facebook en mon nom personnel pour liens avec famille mais très peu.
Ce que j'en pense ??? Rien. Je suis seulement effaré, mais idem avec certains blogs, de la facilité / capacité / imprudence avec laquelle certaines personnes et surtout les ados et jeunes adultes se "déshabillent" et jettent leur intimité sur la toile... au risque des dangers qui sont ceux d'internet : les mauvaises rencontres, les rumeurs, etc....
Là, spontanément, non. Sinon que mon blog (surtout celui "d'avant" sur Psychologies.com) m'a amené des invitations (télé, radio, journaux, périodiques...) qui m'étonnent encore.
jeudi 8 mars 2012
Journée de la femme, journée pour le droit des femmes...
Faut-il en rire ou bien en pleurer ? Aujourd'hui c'est la "journée de la femme" ! Je préfèrerais en rire mais en fait je crois que mon cœur est triste en pensant à toutes ces femmes humiliées, bafouées, seulement "non-aimées" même, dont on célèbrerait aujourd'hui l'existence -ou la non-existence c'est selon..
Journée de la femme, comme si la femme était un chef-d’œuvre en péril ! Bon, c'est bien ce qu'elle est dans bien des pays, dans bien des familles... Et dans bien des têtes (petites têtes) d'homme (au sens mâle du terme) elle n'est ni chef-d’œuvre ni peut-être même en péril... Pauvres hommes et surtout pauvres femmes !
Les femmes, moi, je préfère les aimer plutôt que de les contraindre, m'en faire des amies plutôt que de les soumettre... J'ai tout à y gagner.... A 18 ans, j'ai pris subitement conscience (et surtout mon amie M., violée un soir par un salaud de mec puant !) que je faisais partie de cette moitié de l'humanité capable de violer l'autre moitié.... J'ai été dégouté d'être un homme... Je me suis pardonné depuis d'en être un, mais cela a certainement développé en moi cette sensibilité particulière qui me fait parfois penser que je suis bien plus féministe que certaines femmes même si pas militant.
Alors à toutes les femmes je crie aujourd'hui "Soyez heureuses, vous avez le droit de l'être..... et ne vous laissez pas faire par les hommes, enfin, par ces hommes qui ne vous aiment pas".... En espérant qu'un jour et il sera beau, qu'un jour donc il n'y ait plus besoin de célébrer artificiellement ces femmes qui vivent l'enfer ou seulement l'inconfort au seul titre d'être des femmes... et de défendre une fois par an des droits... qu'elles devraient naturellement avoir.
Bonne journée à vous toutes.
Vous pouvez aussi aller lire ce très beau texte d'Aurore Boréale
mardi 6 mars 2012
Séduire – Rencontrer – Donner envie
Séduire – Rencontrer – Donner envie
Rencontres par internet, par agence, par petite annonce, voire par hasard, rencontre prévue au Café des Arts, au pied de la cathédrale ou au cœur d'une soirée-ami(e)s, si tu veux rencontrer l'amour (eux/se), il y a sans doute des choses à mettre de son côté :
Alors tout d'abord ne pas être seulement "en attente". Mais aussi en "chasse", même si le sens guerrier du terme peut prêter à confusion. Disons alors en "expression de désir"
Et mettre les choses de son côté, ou du moins ne pas les mettre de "pas son côté".
Exemple :
- Ne pas arriver au premier rendez-vous en "Marcel" déchiré. Pas davantage qu'en décolleté affligeant (enfin ! Ça dépend de ce que l'on cherche !). Des femmes m'ont raconté des Marcel* déchirés pour un premier rendez-vous galant, oui oui.
- Ne pas chipoter sur la facture du premier repas. Oui oui, j'en ai entendu qui chipotaient sur le partage au centime près : Et qu'est-ce que tu as pris toi ? Oui mais moi j'en ai mangé moins, et puis bon c'est vrai, j'ai pris un apéritif...
- Ne pas mettre en avant ce qui peut être éventuellement perçu comme des "défauts" : Oui je fume, Oui je picole, Oui j'ai quatre enfants de quatre femmes / hommes différent(e)s, Oui je n'en vois plus que deux, Oui j'ai vécu avec 43 femmes/hommes (mais c'est toi que j'attendais)...
- Ne pas parler pendant une heure de SA propre voiture, de SA maison, de SA réussite, ni de la valeur de la maison de la femme -ou de l'homme- que tu vois pour la première fois ni poser ces questions à celui/celle que tu rencontre (Vous êtes propriétaire ? Votre voiture date de quelle année ? Vos parents sont propriétaires (sic) ?
Au contraire, mettre en avant :
- Ses qualités (la générosité, l'empathie, le revenu (?), du moins l'indépendance financière..)
- Son désir de rencontrer vraiment quelqu'un.
- S'habiller au moins propre et passe-partout si on ne sais pas à qui l'on a affaire.
- Être prévenant, proposer de payer l'addition au premier repas... Et C'est toi qui paieras la prochaine fois ou A charge de revanche, ce qui par ailleurs dit ton désir de le / la revoir.
En fait, rencontrer "quelqu'un", c'est comme rencontrer un employeur éventuel : Mettre en avant ses compétences et ses qualités, en esquivant éventuellement un tant soit peu ses défauts et ses incompétences. Il ne s'agit pas de tricher (Très vite alors l'amoureux/se / l'employeur s'en aperçoit et adieu le contrat) mais de donner envie d'une suite... (Oui, comme les trois petits points).
Il faut être clair : Ou l'on a envie de donner à l'autre le désir de nous rencontrer à nouveau, ou l'on n'en a pas envie. Et si on en a l'envie, alors autant mettre le paquet. Que ce soit dans la vie amoureuse, dans la vie professionnelle ou dans la vie amicale, dans celle syndicale ou associative, ou même politique ou de voisinage, mieux vaut mettre les choses de son côté. On peut penser, à tord ou à raison, que cela relève par trop des conventions sociales mais il en est ainsi : Un homme n'impose pas à une femme qu'il désire ou dont il désire l'amour... de partager la note du premier resto. Il la paie. Point. Au risque de ne jamais la revoir... et de ne jamais avoir de retour sur investissement.
Il me vient une pensée : Et si l'engagement était aussi l'apanage de celui qui désire le plus et qui n'est sûr de rien ? Humilité oblige... Je t'offre et tu en feras ce que tu en voudras.
J'ai le sentiment, personnel et professionnel, que souvent les "choses" vont trop vite en matière de séduction. Salut toi ça va ? Tu fais quoi ? Tu es libre ce soir ? On y va ? et zou c'est parti mon kiki, le soir-même ou trois jours plus tard c'est la rencontre des corps en espérant la rencontre amoureuse. Et souvent le désenchantement : Et pourtant j'étais venu avec des fleurs... Je la kiffais grave cette nana ! Il m'avait dit qu'il était seul et je viens d'apprendre qu'il est marié !
Je rencontre régulièrement en consultation des "plaignants d'amour", de ceux-là (ou celles-là ça "marche" dans les deux sens) qui croient trouver le grand amour en dix minutes au café du coin ou à la soirée d'hier soir et qui finalement ne trouvent qu'un moment de plaisir (au mieux) ou de satisfaction physique passagère -grand bien leur fasse- mais qui quelques jours ou quelques semaines plus tard se retrouvent seul(e)s gros-jean comme devant et déçu(e)s encore une fois.
Entendons-nous bien : La rencontre physique et sexuelle est géniale, mais si elle ne s'accompagne pas d'une rencontre affective et sentimentale, du désir de l'être et non seulement du corps, elle ne reste qu'une rencontre physique et sexuelle et ce n'est pas ce que communément on appelle de l'amour et je n'ai rien contre. Sauf que ces plaignants du manque d'amour véritable et qui ne savent pas comment le trouver viennent consulter pour... avoir des conseils.
Hier, je revoyais l'un de mes patients sauvé in extremis il y a quelques jours d'une tentative de suicide parce que, disait-il, Elle [l'avait] laissé tomber. / Vous vous connaissiez depuis longtemps, lui ai-je demandé. / Depuis une semaine.
lundi 27 février 2012
La magie d'une rencontre.
Je suis allé un jour, un soir, à un concert. Bien grand mot pour dire une représentation d'une petite chorale venant de je ne sais où. Un soir d'envie de sortie.Un soir de mélancolie. Un soir de rien mais de prêt à tout et d'envie de tout. Sans attente aucune cependant.
Au milieu d'une centaine de personnes aussi curieuses que moi, j'étais seul. Seul dans ma vie, seul dans mon cœur, seul dans mon lit. Seul quoi !
"Ils" ont commencé à chanter. "Elles", surtout ! Et "Elle" encore plus. Elle, que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vue, dont je ne savais rien, mais qui a attiré mon regard tout au long de la soirée. A vrai dire et bien qu’appréciant la totalité de la prestation de cette chorale, je n'ai vu entendu, senti, écouté, vibré que pour, elle. Sans explication autre que celle que mon regard sur elle.
A la fin de cette prestation chorale, j'ai cherché à la voir, à la rencontrer, à lui parler. Muni d'un pass spécial pas VIP mais de simple engouement, j'ai réussi à la rencontrer dans sa loge, enfin, dans la salle réservée aux choristes. Et je lui ai dit Je n'ai vu que vous, je n'ai entendu que vous, vous avez enchanté ma soirée. Merci.
Nous ne nous sommes jamais revu. Mais je repense parfois à cette femme de cette soirée-là. Elle m'a replacé (pour qui pourquoi ?) sur le chemin de la vie.
C'était le 3 octobre 1992. C'est à partir de ce jour-là que j'ai décidé d'être heureux.
dimanche 26 février 2012
Bienveillance amoureuse
Je suis toujours surpris, au hasard de mes rencontres professionnelles mais aussi personnelles, de constater combien les partenaires amoureux / partenaires de vie sont parfois si peu bienveillants l'un envers l'autre. Peut-être cela heurte-t-il simplement la représentation que j'ai de la relation amoureuse mais je ne pense pas que ce soit seulement cela.
A priori, et je dis bien a priori, la relation amoureuse, conjugale, d'accompagnement, la relation avec celui ou celle avec qui l'on vit (que je vais nommer "la relation de vie" pour faire simple) est une relation de bienveillance de chacun des partenaires envers l'autre. J'allais dire que c'est son principe-même. Enfin presque. Sans doute. Du moins la représentation consensuelle que l'on a du couple amoureux sous nos contrées est-elle celle-là : Les partenaires de vie sont ou doivent être bienveillants l'un envers l'autre.
Aussi suis-je à la fois étonné voire peiné lorsque le couple donne à voir autre chose de sa relation, quelque chose qui peut ressembler à de l’inattention l'un envers l'autre, de l'incompréhension, de l'agacement, voire de la méchanceté. Oui, jusqu'à la maltraitance mais là n'est pas mon sujet.
La malveillance, non seulement absence de bienveillance mais bien son contraire, n'est cependant pas mon sujet non plus. Je veux seulement parler de cette absence de bienveillance rencontrée ici ou là chez des couples de nos connaissances (ou pas.... Il n'y a qu'à arpenter les allées d'un supermarché un samedi après-midi).
De quelle manière parlons-nous à l'autre ? De quelle manière l'écoutons-nous ou pas ? Quelle est l'attention que nous lui portons ? Non non, je ne fais pas référence au monde des bisounours où tout le monde serait beau tout le monde il serait gentil, mais à ce monde bien réel dans lequel nous vivons et que certains couples (et donc partenaires de vie) s'emploient comme à montrer aux autres qu'il est tout sauf beau. On pourrait faire référence aux séquences au demeurant parfois croustillantes de ces "Scènes de ménage" sur la 6 chaque soir : Quelle est la considération que nous accordons à l'autre, à ces paroles, à ses désirs ?
Que la vie d'un couple soit émaillée d'incompréhensions, de flottements, voire d'éloignements est une chose somme toute assez banale, mais qu'elle soit et j'allais dire "ne soit" qu'agacements et titillements n'est pas un signe de bonne santé amoureuse. Et parfois cela est ainsi dès le début du couple, ce que j'ai par ailleurs le don de "sentir"... Je m'amuse -enfin, façon de parler- parfois à donner une durée de vie aux couples que je rencontre (hors professionnellement). Heureusement je me trompe souvent sur la durée, mais pas souvent sur la santé du couple en question. Et l'un des éléments sur lesquels je fonde ma perception est justement la présence ou non de cette fameuse "bienveillance" des partenaires l'un envers l'autre. Comment se parlent-ils ? en est la principale composante. Je suis en effet sidéré par la manière dont certains partenaires se parlent. Se parlent ? Enfin ! s'interpellent, se hurlent ou s'aboient, s'invectivent, se crient ou seulement ne s'écoutent pas...
Je ne sais pas si c'est la "bonne entente" entre partenaires qui amène la bienveillance entre eux, ou si c'est la bienveillance dont ils sont capables l'un envers l'autre qui amène la bonne entente (Encore que je suis convaincu qu'on peut faire montre de bienveillance même lorsqu'on ne s'entend plus... Non non, je ne joue pas sur les mots). Je pense peut-être seulement que la bienveillance est une qualité intrinsèque de la personne, de certaines personnes, un quelque chose qui lui appartient là tout au fond d'elle, et que la bienveillance amoureuse n'est qu'une "branche" de la bienveillance générique. De là à dire que la personne bienveillante l'est toute entière, de manière générale et avec tous ou qu'elle n'est pas, je n'en suis pas loin. Mais peut-être m'avancerais-je là dans des conclusions bien hâtives. Et pourtant !
"T'en fais pas, je t'accompagne"
jeudi 23 février 2012
Changer de vie.
Le médecin a dit un jour à mon père : Monsieur Psyblog (Oui, mon papa porte le même nom que moi), si vous ne changez pas de vie maintenant, dans six mois vous êtes mort. J'avais une quinzaine d'années, mon père une bonne quarantaine. Il en a aujourd'hui 80 et a donc, du moins momentanément écouté son médecin : Il s'est acheté un bateau, en a fait un loisir-sport jusqu'au plus grandes compétitions nationales, nous entrainant au passage, mon frère et moi, dans le sillon des compétitions dominicales les plus prestigieuses de l'hexagone (enfin, moi j'ai abandonné très vite, je n'aimais pas les compétitions ; mon petit frère, quant à lui, a continué, fréquentant les Desjoyaux et autres Le Cam qui écument encore les mers du globe). Mon père avait donc changé de vie, délaissant au passage quelque peu la vie familiale mais bon !
Hier après-midi, après un x ième examen suite à mon accident oculaire de la semaine dernière et à l'opération qui s'en est suivie, le chirurgien a été clair, et du moins ai-je compris la clarté de son discours : Monsieur Psyblog (Oui, je porte le même nom que mon père), si vous ne changez pas de vie, vous êtes mort. En plus clair, la rupture d'anévrisme dont vous avez été victime (et sujet) aurait pu et ça aurait été bien plus grave, être localisée dans le cerveau et non pas dans l’œil... Je ne vous fais pas de dessin, vous savez ce que cela signifie.
Si médicalement parlant mes connaissances ne me permettent pas de dire que les vaisseaux de mon cerveau sont aussi abimés que ceux de mon œil (examens à venir, bien entendu), j'ai quand même compris que les ruptures d'anévrisme oculaires étaient une alerte, et une alerte sérieuse quant à ma santé et à ma vie future. En clair : Il faut que je prenne soin de moi si je veux vivre en bonne santé et ne pas un jour prochain me retrouver légumineux après un AVC.
Et alors tombe la sanction la plus terrible (enfin, terrible ça suffit) pour un fumeur de longue date : Je vous donne quinze jours pour arrêter dé-fi-ni-ti-ve-ment de fumer.
Les non-addicts à la clope (mais on peut faire le parallèle avec l'alcool et toutes les drogues) ne comprendront peut-être pas mais tant pis. Tous les addicts à quelque chose savent bien de quoi je parle. Quinze jours ! Quinze jours pour peut-être se sauver d'un probable AVC. Probable. Pas certain mais probable si...
Ma compagne et moi-même sommes sortis de la consultation. J'ai allumé une clope le temps d'aller à la voiture. Et j'ai pris ma décision : J'arrête de fumer le 1er mars. Et tant qu'à faire j'arrête et/ou je me "mets" à d'autres choses. Changer de vie pour changer la vie. Parce que faut pas croire : Il va bien falloir remplacer la clope et le co*ca et la confiture et le non-sport par "quelque chose", combler les vides... Une clope entre chaque patient, c'était bien pratico-relaxant. Une pour commencer la journée, une pour la terminer, une pour le café, une pour les moments de blues, une pour les moments de plaisir, une pour... une pour... une encore.... Le changement n'est pas seulement dans le fait d'en tirer une ou pas, c'est aussi réaménager un emploi du temps...
Alors ce matin, rendez-vous pris avec l'ophtalmo (hey, faut bien quand même !), avec mon médecin qui me traite en général bien, "pour un check-up complet" qu'il a dit le chirurgien, ET avec la consultation anti-tabac de l'hopital. ET mise au point d'un régime de restrictions toutes simples : Plus (pas plusse, nanmaioh) de co*ca, peut-être essayer de marcher un peu plus, peut-être même essayer d'aller à la piscine...
Pffff ! Changer de vie, c'est une vraie galère. J'espère seulement -mais je ne saurai jamais- que je ne vais pas mourir dans un an en bonne santé. Ce serait con de s'être privé pour rien !
Enfin, comme le dit ma chère et tendre : Déjà tu sentiras plusse bon !
mardi 21 février 2012
Mon oeil (2) !
Voilà....
Je peux à nouveau écrire quelques mots. (Pas trop écrire ni lire, m'a dit le chirurgien)
Opération vendredi dernier donc... Flagada depuis.
Opération réussie puisque je re-vois à nouveau, même si un peu flou, même si je vois de "drôles" de choses (des petites mouches et des reliefs qui n'existent pas mais bon !), même si d'autres examens sont encore à faire pour comprendre pourquoi c'est arrivé et faire en sorte que ça n'arrive plus.
Je fatigue déjà. Merci pour vos gentils petits mots.
Pause, maintenant.
Allez, en prime... une tite photo prise ce matin dans une librairie : Oui oui, Mon livre est juste à côté de ceux de Christophe André. J'espère qu'un peu de sa gloire rejaillira sur moi (rire !).
Je peux à nouveau écrire quelques mots. (Pas trop écrire ni lire, m'a dit le chirurgien)
Opération vendredi dernier donc... Flagada depuis.
Opération réussie puisque je re-vois à nouveau, même si un peu flou, même si je vois de "drôles" de choses (des petites mouches et des reliefs qui n'existent pas mais bon !), même si d'autres examens sont encore à faire pour comprendre pourquoi c'est arrivé et faire en sorte que ça n'arrive plus.
Je fatigue déjà. Merci pour vos gentils petits mots.
Pause, maintenant.
Allez, en prime... une tite photo prise ce matin dans une librairie : Oui oui, Mon livre est juste à côté de ceux de Christophe André. J'espère qu'un peu de sa gloire rejaillira sur moi (rire !).
jeudi 16 février 2012
Mon oeil !
Je rentre en clinique cet après-midi pour une opération de mon oeil gauche devenu subitement quasiment aveugle dimanche soir.
Opération prévue demain matin.
Je serai donc momentanément absent quelques jours.
A très bientôt j'espère
Opération prévue demain matin.
Je serai donc momentanément absent quelques jours.
A très bientôt j'espère
lundi 13 février 2012
dimanche 12 février 2012
Bienveillance
L'un des "problèmes", dans les relations humaines, c'est que lorsqu'on ne connait pas bien l'autre, lorsque l'on est en phase d’apprentissage de l'autre, c'est justement qu'on ne connait pas l'autre.Et quand bien même on le fréquenterait depuis un long temps, on ne sait jamais vraiment tout de l'autre.
Je fréquente suffisamment les forums, msn et autres moyens de communications internet pour m'en apercevoir : Les blagues, les biaiseries (oui, je sais, cher correcteur d'orthographe, tu me dis que ce mot n'existe pas mais je l'emploie quand même) en tous genres, les grincements d'humour, on ne sait pas toujours comment les prendre... Est-ce que "l'autre" blague ou est-ce qu'il est sérieux ? Est-ce qu'il fait preuve d'humour vrai ou pas ? Parfois alors "on" prend la mouche, on vit mal ce que l'autre dit / écrit. Et cela me fait penser :
L'apprentissage de l'autre est une délicatesse qu'on lui doit. Que ce soit dans la vie réelle ou dans la vie internaute. Prendre la peine de penser à ne pas froisser l'autre ou faire en sorte qu'il ne prenne pas notre intervention comme une agression....
Entrer en contact avec un autre, c'est tenir compte aussi de l’absence de savoir sur lui et accepter de ne pas savoir, ni ce qui lui fait plaisir, ni ce qui le blesse, de ne pas connaitre (toute) son histoire.
Dernièrement sur un forum consacré au couple et à ses problématiques, j'ai été témoin d'une prise de tête malheureuse : L'un des participants, après intervention d'un autre, écrit au premier Je m'occuperais bien de ta femme. C'était de l'humour peut-être, mais le premier intervenant ne l'a pas entendu ainsi : Tu peux peut-être même pas imaginer ce que je ressens et je t'emmerde. Quand l'autre l'a traité de "basique" (sous-entendu "Tu n'as pas compris que c'était de l'humour"), le premier s'est véritablement emporté : Si tu ne comprends pas que certaines de tes paroles écrites puissent faire du mal (sans même que tu en aies l'intention je te l'accorde même), alors c'est toi qui est basique. Je vous laisse deviner la suite...
L'intelligence relationnelle, c'est aussi savoir que l'on ne sait pas tout à propos de l'autre, et que ce qui peut sembler léger à certains ne l'est pas forcément pour l'autre...
Lorsque l'on rencontre un autre, on ne connait pas son histoire, et même lorsqu'on la connait (mais on ne connait que ce que l'on sait et que l'autre nous en dit) il reste des secrets, des blessures peut-être, des histoires enfouies et non-dites, de ces choses présentes mais parfois non-sues et bien souvent non-dites.
Rencontrer un autre, c'est accepter de ne pas tout savoir sur lui (oui, je sais, je me répète) et prendre ses précautions quant à son histoire non-sue. Que ce soit dans la vraie vie physique ou dans la vie internette, il faut alors sans doute prendre des précautions... On ne sait jamais vraiment à qui l'on parle ni ce qu'il a vécu. Alors plutôt que de risquer de le blesser (l'autre)... allons-y doucement. Ce qu'il lit et comprend n'est pas forcément que que nous lui avons dit.
Peut-être cela s'appelle-t-il de la bienveillance.
mardi 7 février 2012
L'homme battu
La femme battue fait malheureusement parfois la Une des journaux. Et c'est tant mieux. Non qu'elles soient battues, les femmes, mais qu'on en parle. Une femme meurt tous les trois jours, en France, sous les coups de son mari ou concubin. C'est terrible. Je voudrais bien trouver d'autres mots, je n'y parviens pas. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier ces actes. Horrible ? Inhumain ? Insensé ?
Les hommes battus ? On en parle moins. On n'en parle pas. Mais ils existent. Certaines statistiques donnent le chiffre effarant de 10%... Oui oui, vous lisez bien, 10% des hommes seraient battus par leurs femmes ou compagnes !
Ce n'est pas une légende, c'est un fait statistique. Mais c'est tellement incroyable... qu'on n'y croit pas !
La violence de la femme à l'égard de «son homme» est surtout psychologique. Physiquement, c'est moins possible, compte tenu des différences générales entre hommes et femmes. Cette violence atteint l'intégrité psychique de l'homme, par des procédés subtils, directs ou indirects. Elle est souvent concentré sur un travail de détricotage et de dénigrements des différents rôles tenus par l'homme aussi bien dans les sphères privées que publiques, rôles qui construisent son identité masculine, du moins celle véhiculée par la société.
La femme violente est une agressive passive, l'agression se jouant le plus souvent dans une négation de l'autre, l'homme, dans son rôle et son statut d'homme, y compris... au lit. La négation de l'homme se joue aussi et parfois surtout dans la négation de la relation physique à lui... Les femmes disposent là d'une arme redoutable !
La femme violente sape la compétence professionnelle de son conjoint : il n'est qu'un bon à rien. Elle sape sa compétence de père : il n'est pas un bon père. Elle seule sait ! Sapage de son rôle d'amant, de son rôle de père, de sa compétence professionnelle, mais aussi de ses relations amicales... Mon homme n'est pas un «bon» homme.
Bref, la femme prend le pouvoir.
Si je vous parle de cela ce soir, c'est parce que c'est l'histoire de mon patient de cet après-midi. Sept ans de mariage, et peu à peu l'emprise, la manipulation, les interdictions (de foot, d'amis, de présence auprès des enfants, de... choix du film de ce soir...), la main-mise d'une femme sur toutes -et je dis bien TOUTES- les activités de son mari.
Ce qui l'a décidé à venir me voir aujourd'hui est la porte fermée de sa maison samedi dernier (il y a trois jours) parce qu'il n'était pas rentré à midi et douze minutes (sic), le temps chronométré par madame pour le trajet fin du travail-maison...
Cette femme grignote, a grignoté pendant sept ans les moindres recoins de la vie de son homme, jusqu'à en faire son objet... La gifle monumentale qu'il a reçue samedi à midi-et-quatorze minutes -et à propos de laquelle le médecin lui accorde 5 jours d'arrêt de travail- est le déclencheur chez lui d'un NON impossible à dire, mais qu'il espère pouvoir dire très vite... avec l'aide du psy que je suis.
La honte, l'impuissance, la peur du ridicule (Franchement, vous imaginez un homme se présenter à la gendarmerie pour dire Ma femme me bat ?) font que de nombreux hommes ne disent jamais rien de leur calvaire. Et comment «prouver» ? L'arme est plus psychologique que physique. Le harcèlement est plus difficile à prouver que les coups.
L'homme battu, ce n'est pas une légende... C'est de la réalité cachée, voire insoupçonnée... donc cachée. Mais ça existe... Ca existe dans l'ombre, dans l'intimité des chaumières et des lits. Et les hommes, dans leur grande majorité, ne peuvent tellement pas le reconnaitre qu'ils ne le disent pas, qu'ils se taisent...
Bon, je sens déjà les attaques -ou les défenses-... «Oui mais les femmes sont plus battues, oui mais les hommes sont plus agresseurs.....» Oui, Ok, c'est vrai...
Ce que je défends là est la stricte interdiction et la bêtise, connerie, inefficacité... d'agresser l'autre, qu'il soit femme, homme, juif, noir, enfant, vieux, jaune, petit, bleu, malade, grand, boutonneux, unijambiste ou muet...
Ce que je défends, c'est le respect de l'être humain, quel qu'il soit, quel que soit son sexe, sa couleur, sa religion, ses croyances, ses habitudes, son éducation, ses peurs, ses envies, ses pensées...
Il est interdit d'humilier un autre, d'en faire son objet, de le nier en tant que sujet...
Ce que je défends pas, ce sont les comportements : La souffrance, le malheur, le désir, la soif de pouvoir, la pauvreté, la frustration... ne sont et ne seront jamais pour moi des excuses à l'agression. Même si ce sont des explications...
Tout ça à cause d'un homme venu me voir aujourd'hui parce que sa femme n'a pas supporté deux minutes de retard ! ! !
lundi 6 février 2012
Il ne met pas ses chaussettes sales dans le panier à linge.
Les motifs exprimés d'une consultation sont parfois bien... étranges ou bien légers (?).
Ainsi dernièrement ai-je reçu une jeune femme venant consulter au nom du couple (Je viens en éclaireur pour une thérapie de couple) parce qu'il ne veut rien faire lorsqu'il est là et surtout il ne met jamais ses chaussettes sales dans le panier à linge. Lorsqu'il est là, il ne fait rien, il me regarde, il regarde la télé, il ne lui vient même pas à l'idée de faire quelque chose pour la maison, tenez, par exemple, il ne fait jamais la lessive, jamais... oh et puis ça m'énerve, il ne met jamais ses chaussettes sales dans le panier à linge.
Vous l'avez compris, l'histoire des chaussettes sales qui trainent, pour autant qu'elle soit vraie, n'est qu'une partie émergée de l'iceberg. C'est gênant, c'est chiant, ça ne rend pas la vie agréable, mais surtout ça cristallise tout ce qui ne va pas dans ce couple : Le sentiment que madame a de TOUT faire, celui qu'elle a que son homme est posé là, qu'il profite d'elle et qu'il ne la respecte pas, le sentiment qu'il s'en fiche, qu'elle sert de bonne, de cuisinière, de p.... et j'en passe. Bref... partie émergée d'un sentiment d'inutilité et de non-amour alors que son propos se termine par ces mots : En fait il ne m'aime pas.
En dix ans, pas une fleur, pas un compliment, pas un Je t'aime, comme s'il suffisait qu'il travaille et ramène l'argent à la maison pour qu'elle soit en sécurité affective.
Mais bon, ce n'est pas de ce couple en particulier dont je voulais parler -bien qu'il y en aurait des choses à dire-, mais des motifs premiers de consultation, vous savez, ces premières paroles que l'on dit au psy pour "expliquer" pourquoi on vient consulter. Souvent le patient ne se "déshabille" pas le cœur et l'esprit la première fois et d'ailleurs il vient pour que le psy l'y aide. Chaque patient introduit le motif de sa consultation à sa manière, et si parfois certains y vont tout de go en disant Je picole et je n'en peux plus ; Ma mère est décédée et je n'arrive plus à vivre ou Comment savoir si je l'aime ?, d'autres introduisent leur problématique par des biais bien différents: Mon fils [de 23 ans] ne veut pas que je rentre dans sa chambre – Mon fils ne peut pas manger autre chose que de la nourriture rouge – Je ne peux pas rouler sur une autoroute – Mon fils a pissé sur un policier (sic) ... Ce jour-là ce fut Il ne met pas ses chaussettes dans le panier à linge.
Bien entendu le motif "réel" de la consultation n'est pas celui-là. Bien entendu qu'il est parfois difficile de dire au psy ce qui véritablement nous tracasse. Et bien entendu aussi que le patient "tourne" parfois autour du pot, et peut même le faire pendant...longtemps, comme ce jeune homme qui, venu consulter pour "timidité maladive" (premier motif avancé par lui), a mis plusieurs mois à me dire qu'il souffrait de son homosexualité et du silence dans lequel il s'était lui-même enfermé.
Cela fait partie du jeu -et du Je- que de tourner autour du pot. Dans le réel, parce que ce n'est pas facile de dire les choses, et dans la symbolique parce que celle-ci nous échappe le plus souvent, sans compter la difficulté que l'on a tous à se regarder en face. Il est effectivement bien plus facile de se dire que nos problèmes de couple proviennent de l'autre qui ne met pas ses chaussettes dans le panier à linge que de se dire que l'amour s'est terni... voire qu'on y est peut-être pour quelque chose, ce que cette femme "avouera" quelques séances plus tard : J'ai rencontré un autre homme et je ne sais que faire.
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