Blog d'un psy / Blog de psy
Coups de joie, coups de colère, impuissance, étonnements (encore), sourires, peines... petites réflexions sur la vie, les gens, les histoires (les grandes et les petites)... après 35 ans d'exercice de ce boulot étonnant que celui de psychologue.
"un petit mot sur mon blog"
"un petit mot sur mon blog"
Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...
lundi 14 mai 2012
mardi 24 avril 2012
Moment ordinaire de vie ordinaire
A
quinze heures, j'étais sur la route. Je revenais de mon contrôle des
yeux qu' ils ont été opérés il y a deux mois et que je rencontrais le
chirurgien pour une visite de contrôle après qu'il m'avait opéré.
Oui
bon, que d'un œil mais quand même ! J'avais eu très peur de le "perdre"...
Tout va bien, qu'il m'a dit... Je ne peux pas vous dire mieux : Tout
va bien.
Alors je lui ai dit Merci... Parce que tout chirurgien qu'il
soit avec des dépassements d'honoraires épouvantables, il a fait son
boulot et il l'a bien fait.
Et je lui ai offert mon livre "Bloc-note
d'un psy de campagne" avec la dédicace suivante Vous réparez les yeux,
moi, j'aide à les ouvrir. Il est revenu vers moi et m'a dit J'aime
bien votre dédicace. C'est tellement vrai !.... C'est tellement vrai !
Alors voilà, j'ai un œil tout neuf qu'il ma dit de ne pas abimer avec
trop de cigarettes (pression artérielle et tout et tout mais que ça ne
ne pose plus problème parce que j'ai arrêté de fumer) et nous nous
sommes serrés la main dans une vraie relation de confiance. Et peut-être
d'amitié, de ces amitiés furtives qui ressemblent à du respect
réciproque mais amitié quand même.
Vous vous rendez compte si j'étais
devenu aveugle ? Moi j'ai essayé de m'en rendre compte : Bien que
connaissant ma maison sur le bout des doigts, je n'ai pas tenu plus
d'une heure en m'exerçant à le devenir avant mon opération. Et pourtant
ça aurait pu. Alors chaque jour que Dieu fait (Dieu ou un autre !) je ne
peux que remercier le Ciel (ou un autre) et surtout ce chirurgien
génial...
Je vous embrasse avec mes deux yeux !
Je vous embrasse avec mes deux yeux !
lundi 23 avril 2012
J'peux pas aller à l'école !
Les
raisons qui amènent un enfant à ne pas aimer l'école (y compris le
collège) sont nombreuses : Très mauvaise ambiance, échec
continuel, moqueries, phobie scolaire et plus généralement sociale,
timidité maladive, dégouts divers, désintérêt, racket...
Le
psy est alors parfois mis à contribution pour en dénicher les
raisons plus ou moins cachées, et tenter de faire en sorte que
l'enfant y retourne, à l'école, au besoin en aménageant un peu les
choses. La phobie scolaire existe véritablement, bien que le mot
"phobie" soit parfois un peu employé à la légère mais
bon. Le racket existe qui, s'il n'est pas dit par l'enfant racketté,
prive les parents et les adultes en général de toute possibilité
d'intervention (des enfants mettent des mois à le dire à leurs
parents, et en attendant vont à l'école la boule au ventre et la
culpabilité en bandoulière). Les mauvaises ambiances de classe,
les échecs répétés, la perte de confiance en soi et en l'adulte,
le bruit (ah ce bruit dans les classes et dans les cantines, qui
dégouttent à jamais l'enfant d'être en groupe !) sont autant de
raisons qui mènent l'enfant à ne plus vouloir aller à l'école. Et
je ne parle pas des moqueries, des vêtements pas comme ceux des
autres, de la peur -parce que expérience- du vol, etc....
Il
y a cependant une "raison" de ne pas aimer l'école que je
n'avais jamais rencontrée jusque là :
Cet
adolescent de 13 ans vient consulter, à sa demande, pour
-officiellement- "maux de ventre et vomissements" lorsqu'il
faut aller au collège. Déjà le dimanche soir il angoisse à l'idée
du lendemain. Déjà le lundi soir il angoisse et vomit à l'idée du
mardi... En fait il angoisse à l'idée-même d'aller à l'école, et
souvent vomit le matin d'école, et même pendant les cours. C'est
terrible ! Comme il me dit lui-même : Ca ne peut pas continuer
comme ça !
L'entretien
permet d'évacuer tout "problème" physique, médical, en
quelque sorte. D'autre part, la famille semble "rouler" :
Pas de conflits majeurs, pas d'événements repérables comme
traumatisant, une famille comme vous et moi, sans histoires
particulières (oui je sais, nous avons tous des histoires uniques
!). L'entretien permet aussi rapidement de savoir que cet ado est
normalement constitué, intelligent, n'est pas en échec scolaire
malgré deux années déjà de maux de ventre, de vomissements et de
dégout scolaire jusqu'au vomissement. Voilà ce qu'il permet
d'évacuer, l'entretien.
Ce
qu'il permet de découvrir, l'entretien ? Rien. Pas grand chose. Rien
de spécial. Rien qui puisse un tant soit peu expliquer ces maux de
ventre et ces vomissements.
Ce
n'est qu'au second entretien avec cet ado que pointe peut-être la
raison de son refus/malaise/dégout d'aller au collège :
L'ordinateur. Tiens donc !!! L'ordinateur, c'est la vie de ce garçon,
son bras droit, son gauche, son pilier, son bâton, son aide de camp,
son plaisir et son unique plaisir. Sans, il est mort. C'est ce qu'il
me dit : Sans ordi, je suis mort !
Parce qu'il ne vit qu'à travers ses jeux en réseau ! Parce que là
il existe [sic], parce que là il est quelqu'un [re-sic], parce que
sur les jeux en réseau il est connu, respecté voire admiré
[re-re-sic]. Wouahhh !
Re-Wouahhh
! Et s'il ne veut pas aller au collège, jusqu'à s'en rendre malade,
c'est que pendant qu'il y est, il se passe des choses sur le net, sur
le réseau, dans ses jeux... Je rate des événements, me
dit-il, quand je ne suis pas là.
Ah
ben oui... s'il passe à côté de sa vie en allant au collège, en
n'étant pas 24h/24 sur son ordi, il rate des choses, je comprends
bien. Alors par un mécanisme assez bien connu de somatisation, de
transformation de la pensée ou du malaise psychique en malaise
corporel, il a mal au ventre, vomit, accuse des baisses de tensions,
fait des malaises et tout et tout.
Alors
nous avons parlé vie, vie aussi
physique, "réelle" -même si la vie internet est aussi
de la vie réelle-, hygiène de vie, vie relationnelle, activités
autres que celle ordi, relations avec les autres, avec les parents,
intérêts des parents, éducation... En
fait, heureusement que mes parents mettent des interdits -deux
heures seulement/jour d'ordi- sinon
je crois que je ne mangerai même plus... Bienheureux
le contrôle parental.
Ce
matin, ce lundi matin de rentrée, il est allé au collège. Il a
vomit sur le trottoir du collège. Mais il y est resté toute la
journée (au collège, pas dans son vomi ni sur le trottoir). Je
savais que ce soir je venais vous voir alors j'ai tenu bon,
m'a-t-il dit.
Il
n'est pas sorti de l'auberge, comme on dit. Il est accro à l'ordi et
aux jeux en réseaux. Il veut en faire son métier plus tard, ou
[s]'engager dans
l'armée pour tuer en vrai oui je sais ce sera différent on n'a
qu'une vie, en vrai.
Il n'est pas sorti de l'auberge, il sait qu'il est accro. Mais ce
soir je crois qu'il a compris une chose, c'est que ses parents ont
bien raison de contrôler un peu les heures qu'il passe devant
l'ordi.
Me
fait un peu peur ce jeune quand même ! M'a dit qu'il pouvait
contrôler mon ordinateur à moi... de chez lui. Alors, mon
ordinateur devant lui, il a pris le contrôle de son
ordi de mon
cabinet... En me laissant entendre qu'il pouvait prendre le contrôle
de n'importe quel ordinateur dont il connait le nom du propriétaire.
Sont tombés dedans, moi je vous dis.
Libellés :
Chez le psy,
éducation,
réflexion,
Témoignage
lundi 16 avril 2012
Nouveau livre en projet : La rencontre amoureuse.
La rencontre amoureuse m'a toujours fasciné. Qu'elle donne ou ait donné lieu à une très longue ou seulement à une longue histoire d'amour, elle m'a toujours fasciné. Les miennes, d'abord, mais aussi celle des autres.
Comment deux personnes qui ne se connaissent pas en viennent-elles à se connaitre, à se désirer, à éventuellement vivre ensemble, à partager et à se partager, à parfois devenir responsables, en général dans la joie, d'un autre petit être ? Comment ? Que se passe-t-il à ce moment précis d'une rencontre, celle dont on se dit que peut-être, peut-être, ou même certainement c'est lui ou c'est elle ?
L'autre existe déjà avant soi, nous existons avant l'autre, nous sommes en attente, ou pas, nous avons chacun une vie, des amis, une histoire totalement étrangère à l'autre... et pourtant, un jour (en général c'est un beau jour) les deux vies, les deux histoires, les deux désirs se rencontrent, dans une espèce d'alchimie étrange qui, sans nier l'un ou l'autre, sans se perdre soi-même, glorifie les partenaires pour fabriquer ce que l'on appelle un couple.
Cela fait bien longtemps que je me questionne sur le sujet. Longtemps aussi que j'ai le simple désir de témoigner de ces rencontres qui fabriquent du bonheur (ou pas mais avec c'est mieux). Alors voilà, je lance ici un appel "à témoignages" : Que ce soit avec votre partenaire actuel, que ce soit avec un(e) partenaire précédent(e), que cette "histoire" ait duré ou pas, comment avez-vous rencontré l'"autre", comment vous êtes-vous rencontrés ? A quelle occasion ? Où ? Qui a fait le "premier pas" ? Quelles émotions échangées (ou pas - il s'agit de vos émotions à vous) lors de cette première rencontre ?
Mon souhait est de compiler les histoires de rencontres amoureuses, d'alimenter une réflexion sur ce sujet, d'en écrire un livre et bien entendu un jour de vous le présenter...
Vous pouvez laisser vos témoignages ici-même en commentaire, ou sur ma boite mail (psyblog@laposte.net).... Je protègerai bien entendu votre désir d'anonymat si vous le souhaitez... Je vous demande seulement de préciser votre sexe et votre âge.....
D'avance, merci de votre contribution..
mercredi 4 avril 2012
Range ta chambre
C'est une injonction très fréquente chez les parents, surtout chez les parents qui ont des enfants qui ne rangent pas leur chambre -oui oui, ça existe. C'est un ordre encore plus fréquent chez les parents d'adolescents... Et parfois ça pourrit la vie... des ados et de leurs parents.
J'ai rencontré cet après-midi une famille, enfin, une partie de famille (mère + fille) chez laquelle de nombreux conflits tournent autour de ce «ranger de chambre»...
Alors je pose la question : La relation familiale vaut-elle -dans sa difficulté- qu'on y sacrifie le rangement de chambre ?
C'est comme cette mère qui me dit un jour : Vous vous rendez compte ? Tous les soirs, je me bats avec mes enfants pour qu'ils se mettent en pyjama avant le diner / Vraiment ? Tous les soirs ! / Oui ... / Et si vous les laissiez ne pas se mettre en pyjama ?... Elle m'a dit que ce serait pas possible... qu'elle tenait à ce que ses enfants soient en pyjama pour diner... Je lui ai conseillé de ne plus rien dire, pyjama ou non, et quinze jours plus tard, elle venait me dire que ses enfants se mettaient en pyjama tout seul sans qu'on leur dise rien....
Alors, la chambre ?
D'abord, bien comprendre que la chambre est l'univers de l'enfant. C'est son «chez lui», son «à lui». Ensuite, se poser la question : Pour qui pour quoi demande-t-on à notre enfant de ranger sa chambre ? Pour nous ou pour lui ? Si c'est pour nous-soi, autant réfléchir sur le pourquoi on lui demande cela. Si c'est pour lui, je voudrais rectifier une idée reçue : Un enfant bordélique ne fera pas forcément un adulte bordélique. Et quand bien même !
Je suis bien conscient que l'on veut façonner nos enfants tels que nous voulons les façonner, c'est à dire à notre image. Ce que nous oublions, nous, parents, c'est que nos enfants sont tels qu'ils sont, bordéliques ou pas, et que nous n'avons comme seule arme que l'exemple que l'on peut leur donner et les conséquences responsables de leur «bordel».
On a le droit, en tant que parent, d'édicter des règles... à condition que celles-ci soient raisonnables. Et de différencier les besoins éducatifs légitimes des exigences exagérées. Si les règles éducatives sont dictées par les idées névrotiques des parents, autant laisser tomber. Quand cette femme reçue cet après-midi me dit qu'elle (et je souligne) ne supporte pas que la chambre de sa fille de 15 ans soit en «bordel», c'est de son propre désir de rangement ou de propreté dont elle parle, pas d'éducation.
Je me fais ici le défenseur des enfants et des ados qui sont sujets, ou plutôt objets, des tendances névrotiques de leurs parents... Après tout, qu'est-ce que ça peut faire -à vous... à nous, parents- si la chambre de notre enfant est en bordel... ?
C'est SA chambre, SON univers, et j'allais dire l’expression de lui ou d'elle... Alors n'en voulez pas trop à votre enfant si il ou elle ne range pas sa chambre... Je suis certain que si vous le/la laisser gérer sa chambre / et donc sa vie... il/elle fera ce qu'il faut... même pour vous faire plaisir...
Ce qui est terrible, dans ces affaires de conflits familiaux à répétition, c'est qu'ils démarrent la plupart du temps sur des -pardonnez l'expression- conneries. L'enjeu du respect de la règle ne devient plus l'éducation, mais le conflit, l'exercice du pouvoir et du contre-pouvoir. Il me semble aberrant, triste, moche, et pour tout dire désolant, que des relations familiales somme toute «normales» soient gâchées par des enjeux qui ne sont pas éducatifs.
Bon, j'écris, j'écris, mais la chambre de mon gamin est en bordel... va falloir qu'il me la range vite fait, sinon, ça va barder...
mardi 3 avril 2012
Cher Hank (et Xerox) - Comprenne qui pourra !
Hank et Xérox
Et si Gmoune Freud se t'était trompé ?
Et si le Petit Poucet avait tété une fille ?
Et si la figue, hure de proue, était un mâle ?
Les mouettes se feraient, Hank, huler à tire d'ailes !
Poucet je pisse par la proue me poussant.
Pouce je passe ! En palpant la poupe pulpeuse des petites poules piaillant en pagaille
dans les poulailliers pierreux des des prairies de banlieux.
Pousse, petite plante de mes dieux je te prie.
Et si Gnoume Freud avait tété une femme ?
M'aurait-il envié ce don-jeu suis si fier ?
M'aurait-il envié ce (Le) Pen Is not it ?
Le sexe -symbol- de FReud....
oui, FR comme Frigid... aire ne servit qu'à, qu'à se faire faire une broche, hélas ! tique.
Les Bigoudennes se l'ont mises sur la tête.
Avouez que c'est troublant.
Moi ça me trouble.
Et si Freud se tétait trompé ?
Et si j'avais été une femme ?
Aurais-je envié ce qu'a l'homme que je suis ?
Et si... bémol .
Si Gnoume Freud avait été arabe,
Je vous raconte pas !!!
lundi 2 avril 2012
mardi 13 mars 2012
samedi 10 mars 2012
Renoncer à tout savoir...
... de l'autre !
C'est sans doute l'un des paris les plus difficiles dans la vie de couple.
Lorsqu'on se rencontre, lorsqu'on s'aime, lorsque que l'on se rend compte que l'on aime l'autre et qu'il vous aime, l'une des affirmations qui viennent est On se dira tout. Ok, c'est une belle intention et une intention louable. Et cependant une affirmation euh! dangereuse ou pour le moins illusoire.
Se dire "tout" ! Oui oui, tout se dire...
Imaginez un peu. Tout se dire. Ses intentions, ses craintes, ses désirs, son vécu antérieur, son vécu désiré, ses peurs, sa vie aussi intérieure avec ce qu'elle comporte de secrets y compris pour soi-même ! Belle idée mais est-ce si réalisable ?
La vie de couple, comme la vie "pas de couple", est faite de désirs et de craintes intra-psychiques plus ou moins secrètes, y compris à l'égard de la vie de couple elle-même et de la vie tout court. Nous ne sommes, ni les uns ni les autres, totalement secrets ni transparents. Et les combats internes que nous menons sont parfois bien éloignés de cet autre qui partage notre vie et que nous ne voulons / pouvons polluer. Mon combat actuel pour m'arrêter de fumer est un combat interne à moi, et quoique puisse en penser et en espérer et en craindre mon épouse, il n'est qu'à moi, ce combat-là et elle n'y peut pas grand chose.
Si la vie de couple demande a priori une certaine transparence, elle peut -doit ?-sans doute se satisfaire de cachoteries et diversions certaines. Ainsi reçois-je en consultations des hommes -et des femmes- en proie à des sentiments amoureux extérieurs à leur couple et malheureux ou du moins questionnants à l'égard de ces sentiments. Qu'en serait-il si l'individu en faisait part à sa / son compagne / compagnon ? Ce serait évidemment le clash voire la séparation. Réfléchir à ce qui lui arrive ainsi est sans doute un gage d'amour mais aussi une protection de la relation amoureuse elle-même.
L'un et l'autre, dans un couple, sont liés par un certain nombre de "choses", c'est ainsi et on peut supposer avec bonheur qu'ils l'ont choisi, d'être ainsi liés. Mais lié veut-il dire "dire tout" ?
Ok, entre tout dire et cacher, entre cacher et mentir, entre ne pas dire et avoir peur de dire, il y a des nuances. Mais je crois fermement que la vie d'un couple doit se satisfaire de ne pas "tout" dire.
Les couples qui ont réglé la question du "tout dire" par le bon bout sont sans doute ceux qui ont le plus de chance de durer, tant le "tout dire" impose une dépendance à une règle qui devient vite insupportable. Qu'en sait l'un des tourments de l'autre ? Qu'en sait-il de ses tourments pour faire face à une addiction (alcool, clope, séduction....) par exemple ? Je reçois des couples qui s'enfoncent dans l’incompréhension au seul motif -ou presque- que l'un des partenaires pense que l'autre ne fait rien pour se sortir de sa situation et même qu'il pense que l'autre s'y complait. Échec assuré !
Les couples qui ont réglé cette histoire du "tout dire", disais-je, ont sans doute davantage de chances de durer. Il s'agit de respecter a minima l'intégrité psychique de l'autre, et de ne pas prendre "contre soi" ce qui n'est qu'à l'autre et seulement à lui. L'illusion est de penser que parce que couple il y a il doit y avoir échange permanent et transparence permanente... Alors que le respect de la vie de l'autre est bien le respect de sa vie aussi intérieure. Avec les questionnements qui s'en suivent, les peurs les craintes les certitudes ... mais le respect et la conscience que l'autre est justement un "autre" et un "en-dehors de soi".
vendredi 9 mars 2012
Questions / réponses à propos de mon activité de blogueur
J'ai été récemment interrogé par un futur professionnel du cinéma sur mon activité de blogueur. Je ne pense pas qu'il m'en voudra si je publie ici ses questions et les réponses que je lui ai faites...
Quel est votre âge, votre sexe, votre travail et où vivez-vous ?
Je suis un homme de 55 ans, psychologue en libéral et je vis en Bretagne
J'ai ouvert un blog en 2007 par envie de dire des choses, ce que je pensais, comme une rubrique que j'aurais pu tenir dans un quotidien ou un hebdomadaire. L'arrivée d'internet dans mon cabinet, où j'ai beaucoup de temps libre, m'a permis de le faire. Depuis mes douze ans, j'ai toujours écrit mais un peu dans le vide ; là, avec un blog, j'avais l'occasion d'écrire ET d'être lu.
Je vais au moins une fois par jour "sur" mon blog. Bien sûr que je lis les commentaires. Ils sont importants. Ceci dit, autant au début je répondais à tous, autant maintenant je prends moins de temps pour cela...
Oui, il m'est arrivé de supprimer des commentaires, mais très peu souvent (une dizaine de fois peut-être sur une dizaine de milliers de commentaires). Les limites que je me suis fixées sont celles de l'irrespect, du conflit ouvert (même si je supporte que l'on ne soit pas d'accord avec moi), des insultes, des propos délirants, de l'escalade dans les insultes, le mépris etc...
Pendant très longtemps je suis resté anonyme. Je parle en effet de mes patients dans mon blog, et de leur histoire, bien que "mélangeant" parfois quelques éléments pour respecter leurs propres droits à l'anonymat. Cet anonymat, le mien, permet ma liberté.
Depuis deux ans je ne protège plus mon anonymat de la même manière puisque mes deux livres sont en mon nom propre en lien sur mon blog.
Ceci dit, mon pseudo est toujours Psyblog depuis le début, choisi comme une évidence : un psy qui tient un blog pouvait / devait / ne pouvait que se nommer Psyblog.
Quant à la photo/avatar qui caractérise mon blog et mon pseudo, il/elle est le même depuis le début : Une voie de chemin de fer, comme un chemin qui mène là-bas, loin, là où l'on veut...
Pendant trois ans j'ai écrit une note par jour en moyenne. Oui, cela me prenait beaucoup de temps (une heure par jour peut-être ?) Je prépare mes notes, les corrige, en ai toujours trois ou quatre en préparation. Actuellement et depuis l'automne dernier, j'y suis beaucoup moins présent : La fin de mon blog sur la plate-forme de Psychologies.com (pour cause de restructuration désastreuse de leur plate-forme) a cassé la dynamique qui me motivait depuis quatre ans (plus de 300 000 visites)... et m'a un peu cassé moi-même. Actuellement je publie environ une note par semaine. Et puis le temps passe : Ce qui était très important au début (nombre de visiteurs, de commentaires) l'est devenu moins au fil du temps. Ma "philosophie" actuelle est : Je publie. Si on me lit tant mieux, si on ne me lit pas, tant pis. Mais je serai malhonnête de dire que je m'en fiche : Les commentaires et le nombre de visiteurs sont des indicateurs importants.
??? Question quelque peu opaque. En fait je publie lorsque j'ai quelque chose à dire et l'envie de le faire.
J'écris au gré de mes envies, de l'actualité (la mienne ou celle du monde), en tentant de publier au moins une fois par semaine... Un blog sans nouveaux articles s'éteint relativement vite.
Alors parfois j'écris à l'instinct (surtout les notes plus... personnelles), mais souvent je prépare mes articles sur plusieurs jours. Certains sont même dans mes cartons depuis bien plus longtemps...
Déjà répondu je crois précédemment. Mais je reviens régulièrement sur mes notes. Il m'arrive de remanier un article dans la journée, plusieurs fois, aussi en fonction des commentaires si je m'aperçois que je me suis pas exprimé clairement.
La principale règle que je n’impose et ceci dès la début de mon blog, c'est de protéger l'anonymat et l'histoire des patients dont je peux être amené à "parler". Mélange de plusieurs histoires, pas de noms, prénoms changés, etc...
La deuxième règle est celle de la longueur de l'article : J'écris en général des articles assez court, du moins assez court pour maintenir ouverte l'attention du lecteur.
Une troisième est... celle de ne pas "choquer". Les retours que j'ai à propos de mon blog est entre autre qu'il est beaucoup lu par des adolescents (adolescentes surtout) et par des personnes fragiles sur le plan psychologique... Alors il faut faire attention, je me censure moi-même, il y a des choses à ne pas dire.
Et puis la règle numéro Un, s'il en fallait une, est de ne jamais condamner. M'interroger oui, condamner jamais. Mais ce n'est pas l'apanage de ce blog : Je ne juge jamais, je ne condamne jamais.
C'est relativement variable. Écrire un article est souvent un défi : J'essaie de faire mentir mon prof de français de classe de Première qui disait Monsieur Psyblog, vous ne saurez jamais écrire. J'essaie en fait d'être le plus clair possible, d'organiser ma pensée et mon écrit pour qu'il soit le plus compréhensible possible par mes lecteurs.
L'esthétique du texte passe après. Sauf exercice de littérature présenté comme tel.
Pour la facilité et la souplesse extraordinaires que permet un blog. Ceci dit, j'ai depuis publié deux livres (et un troisième quasiment fini) qui prolongent ce moyen d'expression. Ces deux, et même trois livres ont été publié auparavant sur mon blog sous forme d'articles.
En ce qui me concerne, non, mais effectivement bien des blogs ressemblent à des journaux intimes. Avec cette particularité d'être lu... Peut-on parler de journal intime partagé ? Sans doute.
J'utilise finalement assez peu les liens externes, mais au besoin oui, j'illustre mes propos par des photos ou vidéo, ou encore je renvoie le lecteur à d'autres écrits et même d'autres blogs.
Un journal intime, pour moi, est le dépôt, par l'auteur, de ses réflexions, pensées, désirs, craintes... intimes. De là à dire ce qui devrait s'y trouver, je n'en sais rien, chacun y met ce qu'il veut ou peut et je me garderai bien de juger ce que doit contenir un journal intime. Je garde cependant comme conviction... intime qu'un écrit est toujours écrit dans la pensée qu'un jour, fut-il éloigné, il sera lu par au moins une personne.
J'ai tenu un journal intime de mes 12 ans à mes 22/23 ans, puis de mes 26 ans à 34 ans... Je crois, et je l'ai d'ailleurs écrit ici même dans un article, que si je n'avais pas pu / su tenir ce journal, je ne serais pas en vie aujourd'hui.
Un blog a certainement un vie "propre", comme un livre que l'on écrit et qui, laché dans la nature, publié, en a une.... Vous écrivez quelque chose qui est lu ou pas, qui rencontre d'autres personnes ou pas.... Ceci dit, un blog a cette immédiateté qui sans doute le rend fragile, bien plus qu'un livre qui peut trainer des années sur les rayons d'une bibliothèque.
Oui, tout ce que j'écris est systématiquement dupliqué en deux endroits différents et indépendants (disque dur externe, par exemple). Pour la petite histoire, lorsque la plate-forme de Psychologies.com a "buggé" à l'automne, j'aurais été extrêmement déçu et le mot est faible, de n'avoir rien gardé de mes notes et commentaires. J'avais pris soin d'enregistrer tout mon blog sur disque externe et interne à l'ordinateur. Grand bien m'en a pris !
Non, pas braiment, sinon que je peux "pianoter" dans mon jardin plutôt que d'être relié par un fil à la box. Et je n'ai ni iPhone, ni iPad... Mon tout petit ordinateur portable me suffit.
Mon entourage familial et amical connait mon activité de blogueur. Il n'y participe que très peu, trouve cela un peu étonnant , pensant à une activité d'adolescent, ne commente pratiquement pas... En fait, mon entourage sait et respecte. Mon entourage professionnel, pour la grande majorité, ignore totalement (pour ce que j'en sache) mon activité de blogueur mais je ne le cache pas, je n'en parle pas, c'est tout. Sont cependant au courant et jamais cela ne m'a posé problème. Une éducatrice de mes connaissances a même entrepris des études de psycho suite à la lecture de mon blog "parce que je lui avais donné envie d'être psy", m'a-t-elle dit.
Avez-vous l’intention de faire lire votre blog, vos articles à votre entourage (enfants à venir, petits enfants, etc…) dans le futur ?
Mes enfants, frère, sœur, épouse, le lisent déjà à l'occasion... Ce n'est pas un secret. Ils savent qu'il existe -mon blog.
Non. Pour le moment il ne m'a apporté que du bonheur.
La satisfaction d'exister aussi à travers elle. Celle d'être lu. Celle de participer à la marche du monde oh ! À toute petite échelle mais quand même... C'est comme une continuation de mon activité professionnelle : Aider les gens à mieux vivre. Alors la satisfaction est grande de me dire que peut-être, parfois, de temps en temps, j'ai amené des personnes à se poser de bonnes questions et peut-être à trouver des éléments de réponse... Très modestement !
Je suis beaucoup moins "dépendant " d'eux qu'au début.
Bien sûr que je lis d'autres blogs. Je ne crois pas que l'on puisse exister seul sans échange avec d'autres. Quant à rencontrer d'autres blogueurs, oui, à l'occasion d'amitiés qui se créent au fil du temps. Pour la petite histoire, chaque année fin mars je pars une semaine à la rencontre de personnes que j'ai connues grâce à mon blog et éventuellement au leur.
Tenir un blog vous pousse t-il à jouer un rôle ? A prendre en comptes les attentes de votre lectorat et/ou à agir différemment (par exemple, dans la vie de tous les jours, agissez d’une certaine manière plutôt que d’une autre car vous savez que cela sera publié dans votre blog) ?
Non. Le seul rôle que je joue est celui de ma vie. D'autant que je garde la maitrise de ce que je publie ou pas.J'écris ce que j'ai envie d'écrire et ne me suis jamais soumis à une quelconque "demande" d'un lecteur.
Ce n'est pas tant une transformation de mon existence que les relations qu'il m'a permis de construire qui sont importantes. Ma vie n'est devenue "plus" (?) intéressante (mais elle l'était déjà auparavant) que par les rencontres (épistolaires ou réelles -rencontres en vrai, physiques, et par chat ms*n ou face*book) que le blog a permis. Ceci dit, mon blog m'a donné le courage, l'humilité, l'audace, de publier mes trois livres, et cela, ces livres, bouleversent effectivement mon existence.
Oui. Je suis un bavard et un expansif émotionnel. J'ai cette chance-là de vivre des émotions et de pouvoir / savoir les exprimer.
Un besoin, une joie, un plaisir. Ce n'est pas une douleur. Écrire a toujours été pour moi un besoin vital. Jamais je ne suis sans crayon ni sans papier. Écrire fait partie de moi depuis ... toujours.
On, je ne sais pas. Moi oui, clairement... Mes méandres psychiques me poussent effectivement à penser à la trace que j'ai envie de laisser de mon passage sur cette terre. Mais comme je l'avais écrit lors de ma toute première note le 10 avril 2007, l'important pour moi était et reste de transmettre un peu de ce que je sais pour aider les gens à vivre mieux.
Je les relis à l'occasion, mais je n'en suis pas dépendant ni prisonnier. Au contraire d'un journal intime, qui peut justement aider à penser le présent et à mesurer la route parcourue, un blog, enfin, le mien, n'est pas fait pour cela.
Écrire est une trace que l'on laisse. L'un de mes mémoires en Sciences de l'éducation, il y a 25 ans, portait le titre suivant : Écrire fait-il grandir ? J'avais conclu que ... Oui.
Je ne me torture plus sur les raisons de ce besoin et ce plaisir d'écrire. J'écris et je partage, c'est tout.
J'en ai eu plusieurs effectivement, mais par périodes seulement. Lorsque j'ai ressenti à un moment donné de mon histoire le besoin de ... journal intime partagé... Mais je n'ouvre ou plutôt je n'ouvrais ce journal que momentanément, et aujourd'hui, puisque je vais bien dans ma vie, je n'en ressens plus le besoin.
J'utilise Facebook en mon nom personnel pour liens avec famille mais très peu.
Ce que j'en pense ??? Rien. Je suis seulement effaré, mais idem avec certains blogs, de la facilité / capacité / imprudence avec laquelle certaines personnes et surtout les ados et jeunes adultes se "déshabillent" et jettent leur intimité sur la toile... au risque des dangers qui sont ceux d'internet : les mauvaises rencontres, les rumeurs, etc....
Là, spontanément, non. Sinon que mon blog (surtout celui "d'avant" sur Psychologies.com) m'a amené des invitations (télé, radio, journaux, périodiques...) qui m'étonnent encore.
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