"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

samedi 8 octobre 2011

Je suis pressée





   
Je suis pressée, me dit-elle la première fois qu'elle vient. Je ne veux pas d'une analyse trop longue. Deux-trois mois maxi. Je l'appelle  madame R.
   
On vous l'amène pour qu'ils ne recommence pas, me disent les parents dont l'ado a fait une grosse connerie.
   
Ça ne marche pas à l'école ; il embête tout le temps sa petite soeur;  il n'a plus envie d'aller à l'école;  il fait pipi au lit ; il  a l'air triste ;  mon mari me bat ;  je suis timide ;  j'ai peur des femmes ; je me mets tout le temps en colère.....

    Le cabinet d'un psy ressemble parfois à une cour des miracles... et "ils" en attendent, des miracles!

    Car, en plus du
Aidez-moi, somme toute tout à fait conventionnel -on ne va pas voir un psy quand on va bien- , il y a ce Et faites-le vite, Changez-moi tout ça.
    C'est comme s'ils disaient
Changez-moi les piles ; Ouvrez-moi la tête pour en retirer ce qui me fait souffrir.

    Le psy ne change pas les gens, le psy n'est pas un chirurgien capable d'ouvrir la boîte crânienne pour en retirer une tumeur, le psy n'est pas un magicien, ni un dictateur au pouvoir tout puissant.
    Oh que oui que ça serait pratique ! Pipi au lit ? Hop, trois séances, une pour identifier le problème, une pour opérer, la dernière pour voir si tout va bien. Problème de couple ? Deux séances seulement : Une pour s'engueuler et se jeter à la figure tout ce qu'on ne s'est pas dit, et une autre pour se réconcilier -ou se séparer, c'est selon. Fils agressif ? Une seule devrait suffire monsieur, vous lui foutez une bonne trempe et on n'en parle plus.

    Mais non, ça ne fonctionne pas comme ça. Les problèmes psychiques sont bien plus difficiles à régler qu'un panaris sur l'index gauche.

    Accepter l'idée d'avoir un "problème".
    Accepter l'idée qu'on ne peut le solutionner seul.
    Accepter l'idée d'aller, donc, en parler, Oh ! Pas à un ami, mais à quelqu'un dont c'est le métier.

    Et en parler, et, avec l'aide du psy, tenter -et je dis bien tenter- de trouver des explications, des réponses, des bouts de réponses, accepter parfois de ne pas en trouver, accepter sa propre impuissance, accepter parfois que la quête est vaine (comment savoir si l'on a été désiré par ses parents ? Peut-on
vraiment savoir ?)
   
    Le travail thérapeutique est parfois long. Et c'est un travail difficile, souvent douloureux, mais qui mène le plus souvent à la liberté. Du moins est-il fait pour cela.
     Ah ! Encore un petit mot : Madame R vient me voir chaque semaine depuis 5 ans, elle va beaucoup mieux, elle va presque bien. Et elle a appris la patience !

2 commentaires:

  1. Humm, ce billet aussi me dit quelque chose...
    J'imagine le travail titanesque que représente le fait de copier / coller des centaines d'articles mais, finalement, ce déménagement un peu forcé a peut-être du bon : il nous permet ainsi de relire des billets qui sont toujours autant de vérités et d'actualité.

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  2. 5 ans... je comprends mieux quand mon psy me dit qu'il va me falloir du temps...

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